J'étais sa prisonnière, mes mains attachées dans mon dos par une écharpe en satin rouge et dorée que j'ai toujours à proximité quand il vient me voir. Lui si fanatique du contrôle. M'offrir pour son plaisir, de mon corps à ma confiance aveugle en passant par mon âme, est le plus beau des cadeaux qu'il n'a pas chez lui dans ces conditions et qui lui est presque indispensable dans notre intimité.
Allongée sur le dos, mes jambes à sa disposition, il m'écartait avec plaisir pour y frayer le chemin de sa main, de ses doigts, de sa langue. Comme j'en raffole. Ses doigts s'agitant en moi pour stimuler tout ce qui est possible de provoquer mon plaisir. Gémir encore... Me tortiller encore... Lui demander de continuer. Le sentir ralentir. Le supplier. Le sentir recommencer plus fort. Cette chaleur... Cette humidité entre mes cuisses. Incontrôlable. Pendant de longues minutes.
J'étais détendue... A lui... Mes yeux le fixait, son regard était devenu puissant, sombre, concentré, si sûr de lui. Puis mes yeux se fermait, rejetant ma tête en arrière contre l'oreiller, me cambrant pour offrir chaque parcelle de peau à ses jeux. Vouloir qu'il me possède comme jamais à ce moment là. A jouir ensemble, à en crever de luxure et de fusion ! Puis le sentir accélérer. Mêler sa langue délicieuse, le sentir m'aspirer, jouer et encore ses doigts experts. Lui dire d'arrêter sinon... sinon... "Je vais jouir !! Tu vas me faire... jou... (sic)... jouir !! Hannnnnn"... Ouiiiiiii... Hummm... Noooonnn... Oh my... Un lâché prise... Et d'un seul coup, mes ongles agrippent les draps à les déchirer, la respiration se coupe sous mes cris de jouissance, sous mes cris affolés et plus rauques...
Une violente décharge traversa mon corps, crispant mes cuisses d'un coup. Puissante. Intense. Si forte que je sentis mon cerveau bouillir ! C'était trop.
Trop pour que mon esprit assimile ce plaisir !
Trop pour que mon corps résiste à tant de violence intérieure !
Trop pour me retenir. Et comme à chaque fois que l'émotion est immense, mon corps exulte. Comme un instinct de survie... Je me suis mise à pleurer.
Pourtant ce n'était pas douloureux. Enfin si peut-être un peu, je ne sais plus. C'était délicieux, incroyable, fulgurant, passionné, irradiant d'une ardeur incontrôlée. Un trouble bouleversant !
Il était là, assis entre mes cuisses repliées sous la fureur du résultat. Ses doigts encore en moi, comme figé de peur de me voir réagir comme ça...
"ça va ? Parle moi ! Qu'est-ce qui y'a ??". Un brin de panique dans sa voix d'homme qui maîtrise tout. Il voulait me faire perdre la tête en me doigtant aussi passionnément. En me léchant puis en arrêtant et en recommençant. Me faisant vivre un ascenseur émotionnel incroyable et difficile à la fois. En me torturant comme il dit si bien. En dédiant toute son énergie à mon plaisir.
Il m'a décollé le cerveau, à pousser mon corps au-delà de l'intensité qu'il peut gérer normalement.
Voyant mon état, il me délia rapidement les mains attachées dans mon dos, m'attira vers lui et me pris au creux de ses bras. Je n'arrêtais pas de m'excuser de cette réaction, tandis qu'il me serrait contre lui me caressant les cheveux. "Ne t'excuses pas, c'est moi qui suis désolé, ça va aller"... "Et puis c'est très flatteur, je crois que je t'ai fait perdre la tête là" ;-)
Et oui, mon amant ne perdait pas le nord. Son égo devait être à 10 000 à ce moment là. D'arriver à provoquer ça chez moi. Je me suis calmée en quelques petites minutes, enchaînant mes dernières larmes d'émotions fulgurantes et des rires de la situation. Ne désirant désormais qu'une chose après cet épisode, me lover contre lui et faire pause sur ce moment, ces sensations. Si seulement j'avais eu assez de mot pour qu'il comprenne l'incroyable chose qu'il m'est arrivé grâce à lui ce jour là.
Nous avons remis ça, encore, encore, encore. Sexe, complicité, défi de faire vaciller l'autre à un point de plaisir supérieur. Heureusement la jouissance est toujours là, aussi bonne que les longues minutes ou heures à nous y amener. Heureusement aussi pour moi que ça reste incroyablement bon sans arriver toujours à ce résultat perturbant et désarmant. Mon cerveau ne survivrait pas à ça tous les jours. Et je me perds pendant ces longues secondes, mon corps réagit sans contrôle.
C'était mon premier orgasme puissance 500. C'était la première fois de toute ma vie que j'avais un orgasme aussi fort que mon corps en pleurerait involontairement. Mais avec lui, ce n'était pas la dernière fois... Oh non...