Ces jours sans enthousiasme, où rien n'a vraiment démarré comme prévu mais pas de quoi s'énerver.
Ces jours sans soleil qui n'ont pourtant jamais entachés mon sourire régulier.
Ces jours sans nouvelles où il me manque, où je me demande ce qu'il fait, avec elle. Avec Madame.
Ces jours sans ambition de vouloir faire plus que ce qu'on attend de moi au travail.
Ces jours sans lui, sans sa peau ou son regard. Sans ses lèvres ou ses bras dans lesquels j'aime me perdre.
Ces jours sans envie de réellement me vautrer dans le sexe et la débauche coquine malgré mes mots parsemés ici et là.
Ces jours sans étincelle dans mes yeux, que je ne saurais expliquer.
Ces jours sans confiance en moi, où la vision de moi-même, de mes formes, ne me ravis plus. Où le dégoût est implacable, à en hurler d'horreur.
Ces jours sans prétendant qui me rappellent que même si je n'étais pas heureuse au début de mon aventure avec "l'autre femme", je me sentais pourtant incroyablement puissante.
Ces jours sans chocolat chaud ou thé brûlant au coin de tes câlins murmurés à mon oreille.
Ces jours sans vision d'avenir et l'insurmontable impression d'être perdue. Encore.
Ces jours sans émission de radio où c'est toujours un plaisir d'y participer.
Ces jours sans séduction qui me donnent l'infernale impression d'échouer en tant que "l'autre femme".
Ces jours sans vraiment rire d'une bonne blague.
Ces jours sans savoir ce qu'il devient après une fin si merdique. Et lui aussi. Avoir été éjectée de leur vie.
Ces jours à 4 degrès et pluvieux sans collant qu'on a bêtement filés comme une ado et non comme la femme adroite et parfaite qu'on rêverait d'être.
Ces jours sans orgasme, sans plaisir, sans caresses, sans ivresse.
Ces jours sans toi, comme le sont de nombreux autres, que je vis bien mieux aujourd'hui, sauf pendant les jours sans.
Ces jours sans courage, où tu te dis que ça passera et que ce soir, demain, tu redeviendra celle qui est forte, passionnée et souriante aux yeux de tous.
Ces jours sans défaut des autres, avec leur photos. D'elle ou d'elle. Bien mieux que moi.
Ces jours sans espoir d'être la bombe sulfureuse au look glamour des années 50 que je rêverai d'être.
Ces jours sans solution, sans envie d'écouter moult conseils qu'on n'a pas envie d'expliquer.
Ces jours sans patience pour entendre ou lire que je suis une belle personne, au beau visage, au beaux seins, aux belles attitudes... Quand je voudrais juste me convaincre que je suis assez belle pour plaire vraiment, pour qu'on me veuille, pour qu'on me regrette, pour qu'on se torture a s'empêcher de me toucher.
Ces jours sans pouvoir assouvir ma pulsion de pleurer à chaudes larmes par souci de convenance, pour évacuer ce poids oppressant.
Ces jours sans sucre, où je reviens des courses avec des légumes, une nouvelle tenue de sport et des préservatifs comme si tout allait magiquement se transformer dans la soirée.
Ces jours sans ce coach personnel de sport devenu un ami indispensable, que j'adorerai avoir et qui saurai me motiver à sa façon.
Ces jours sans bas, nuisette sexy, lingerie dentelle ou jartelles, sachant que me sentir incroyablement désirable auprès de moi-même est devenu désormais un instinct de survie, et donc que je me rattraperai demain avec une tenue dans laquelle je me trouverai bandante.
Ces jours de blues.
Ces jours de merde.
Vivement demain...