Je n'avais pas vu ce film depuis que j'ai l'ai rencontré. Pourtant qu'est ce que j'ai pu lire l'histoire de Mr Darcy et d'Elizabeth Bennett. Combien de fois ai-je lu, ai-je regardé, ai-je écouté la BO ? L'illustre romantique que je suis, élevée aux histoires Disney, aux coups de coeur improbables, aux histoires qui finissent bien, aux mélancolies doucereuses, aux drames consolables, aux héroïnes amoureuses et têtues. Jane Austen avait ce don incroyable des héroïnes indépendantes et modernes. Elle décrivait une Angleterre passée et féministe à la fois. Sans le savoir, elle a écrit pour nous. Femmes d'aujourd'hui, en pleine lutte. Lutte de nos droits bien évidemment mais en plein combat avec nous même. Avec notre indépendance et notre morale. Etre femme mais pas inférieure, mère mais pas meuble, carriériste mais pas masculine, amoureuse mais pas idiote, indépendante mais pas seule.
Ce livre fut ma drogue pendant des années, accompagné des mots et des vérités de Virginie Despentes, des comédies romantiques et des films d'action masculins des années 80/90. Un mélange de tout. Me faisant me demander pourquoi je ne rentrais pas dans ce moule et voulant tant y être à la fois. Perdue, le cul entre deux chaises, sans comprendre.
Comme dit dans mon article précédent, mon évolution, mes révélations se sont faites depuis ces dernières années. Mes 30 ans ont été le déclencheur de tout. Cette vie libertine également. Ces pleurs, ces déceptions, ces orgasmes, ces rencontres, ces amants, cet amour... puis celui là. L'unique. Incomparable à rien et à tout à la fois. Lui. Il illumine tant de réponses, apporte tant d'évidences, qu'il m'est facile de guérir, ou plutôt de panser les blessures et de laisser cicatriser. Il n'est pas ma solution ni mon remède. Il est le déclencheur de vérité. On peut être romantique et indépendante. On peut gueuler ses valeurs féministes et pleurer du manque des bras de son homme. On peut ne pas rêver de mariage mais être fière de porter une bague offerte. On peut embrasser l'un, baiser avec l'autre, tenir la main d'un troisième et vouloir voler se blottir contre lui ensuite pour lui dire à quel point on l'aime encore plus. On peut ne pas culpabiliser d'être soi. C'est probablement le plus beau cadeau qu'il m'a fait depuis notre rencontre.
Alors ce soir, en regardant Orgueil et préjugés, comme une première fois... en arrivant à la scène finale si romantique, si mielleuse devant un lever de soleil... en laissant ces notes de piano envahir ma tête... J'aurai voulu crier au monde comme j'étais heureuse à l'intérieur.
Cela ne fait pas de ma vie une perfection. Il y a tant de choses que je ne dis pas ici, des horreurs apprises, des heures de travail, des projets insensés qui envahissent ma tête, des visions sublimes, des rencontres marquantes...
Mais si tu ouvrais, juste là, entre mes seins, pour faire jaillir la lumière de mon torse, pour découvrir mes entrailles, tu y verrais un coeur serré d'une putain de chance qui peut tout.
Tu y trouverais le destin assumé d'une femme libre.
Tu y creuserais pour voir tous les maillons de chaînes enfin brisés.
Tu rirais sans doute bêtement...
Tu y croiserais une incurable romantique.
Tu éclaterais devant tant de volonté et de forces insoupçonnées.
Tu y verrais un peu mon âme je crois.
Enfin.