Lettre à l'amant égoïste

Toi,

Toi qui a cru que ton charme, ton physique avantageux, tes abdo dessinés, tes sourires enjôleurs, tes discours bien brossés, tes sextos soudains, tes créneaux impossibles, tes promesses illusoires... allaient te permettre de me satisfaire.

Toi, l'infidèle abandonné par Madame, pleurant virtuellement de cette phase si difficile, qui me promettait des montagnes de moments étonnants sensuels et sexuels, qui ne disait penser qu'à moi, qui ne s'excusait pas de m'appeler ou m'envoyer 25 messages pendant ton rare moment de temps libre sans boulot ni femme pendant MA réunion à moi... Toi qui m'a prévenu 1h, voire même 20 minutes avant de pouvoir venir chez moi sous le prétexte de "j'ai une dispo, tu ne vas pas refuser ? Sinon je ne sais pas quand on pourra se voir", qui est venu sans être douché même quand c'était prévu depuis une semaine, qui n'était pas épilé/rasé/entretenu pour moi, qui a annulé puis repoussé puis annulé à nouveau nos rendez-vous à me prévenir au dernier moment... 3 fois !

Toi, le célibataire soit disant pas en quête de plan cul, qui voulait une partenaire régulière de sexe ET de câlins, qui ne me demandait jamais comment mon boulot ou ma vie allait, qui a osé me dire "je comprends pourquoi tu complexes" quand j'ai enlevé ma robe, qui m'a avoué "je te préviens je suis crevé, donc c'est toi qui va bosser ce soir" après un PREMIER rendez-vous long comme la mort et ton retard de 20 minutes. Toi qui a cru sensuel le fait de me coller contre un mur pour m'embrasser après 45 minutes de rendez-vous chiant lors de notre premier verre et n'a pas jugé bon d'éviter de me cogner la tête contre le mur... Et qui a surtout continué à vouloir m'embrasser malgré mon bruyant "aïe !". Toi qui t'es largement imposé chez moi après ce rendez-vous en prétextant "il est tard, tu ne vas quand même pas me laisser rentrer alors que tu me plait ?", qui a ri quand j'ai refusé et trouvé une excuse de pause pipi pour monter quand même.

Toi, celui a qui je n'ai pas dit non, ou pire, que j'ai voulu dans mon lit. Sous couvert de tout ce qui me plaisait chez toi en apparence, que j'ai cru, que j'ai imaginé. Toi qui finissait ton service à 3h du matin et ne bossait pas les mardis soirs mais ne voulais me rejoindre qu'en plein milieu de la nuit pour me baiser quand MOI je me levais à 8h. Toi qui m'a embrassé goulûment à m'en péter les amygdales, à faire entre-choquer nos dents. Toi qui a tenté de jouer les humanistes en me faisant la morale sur le fait que j'avais plusieurs amants, dont certains infidèles alors que tu me respectais sûrement moins que certains d'entre eux. Toi qui a glissé ta main entre mes jambes, 20 secondes après avoir passé la porte, pour tenter de me frotter le clito énergiquement. Toi qui m'a dit "j'ai envie de te baiser, tu me fais bander" au creux de l'oreille lors de notre premier vrai rendez-vous. Toi qui a voulu parfois être un peu romantique et qui a été à l'allure d'un cul-de-jatte sous prozac parce que tu es éjaculateur précoce. Toi qui m'a pincé et mordu les seins en pensant que ça me ferait grimper au rideau. Toi qui t'es trompé d'au moins 3 cm quand tu as voulu me caresser le petit bouton d'amour. Toi qui m'a dit "t'as vu comme je suis bien gaulé ? Fais toi plaisir, matte mon cul princesse" en passant devant mon miroir. Toi qui m'a appuyé sur la tête en me disant "suce-moi" comme si nous étions dans un porno. Toi qui a adoooooré ma fellation, en a gémi à faire trembler mon lit, a parfois éjaculé en me laissant en plan, sans jamais me faire de cuni ou me doigter. Toi qui n'a proposé que la levrette dès le départ en m'obligeant à me cambrer à m'en péter le dos sans vouloir regarder mon visage, sans proposer d'autres positions. Toi qui après 3 minutes de va-et-viens a joui dans MA capote (car bien évidemment tu n'en n'avait pas, ou alors "dans ta veste... peut-être") en me disant que c'était très bon. Toi qui m'a dit que c'était une des meilleures baises de ta vie et que tu avais hâte de me revoir, mais qui n'a rappelé que 1 à 2 mois après quand tu avais un peu de temps dans ton agenda ou pas d'autres conquêtes en vue. Toi qui a eu une crampe pendant l'acte après 2 minutes, qui t'ai reposé un instant puis t'es rhabillé en disant "on remettra ça, j'ai trop envie de toi" et dont j'ai eu des nouvelles 3 mois après parce que tu fantasmais sur moi malgré la bombe qui te sert de copine.Toi qui envoyait des sextos à 2h15 du matin "parce que tu rêvais de ma fellation de folie, de mes gémissements sensuels, de ma peau douce, de mon regard coquin plein d'envies... et que ça te faisait bander" sans te préoccuper de mon sommeil. Toi qui ne t'es jamais préoccupé de MON plaisir, MON orgasme après avoir jouit. Toi qui a eu le culot de me dire que tu dormirais chez moi car plus de transport... moi qui offre mon lit, ma nuit, a ceux avec qui je suis si bien (et y'en a pas beaucoup !!). Toi qui m'avait dit qu'il me ramènerait chez moi le lendemain quand j'ai dormi chez toi, et qui m'a indiqué où était l'arrêt de métro de banlieue à 7h15 du matin. Toi qui ne m'a pas fait jouir, qui ne m'a pas demandé ou cherché ce que j'aimais. Toi qui a profité de tout ce que je voulais et pouvais t'offrir, moi bonne poire de penser que tu te rattraperai après, plus tard, au petit matin, une autre fois... Toi et toi que j'ai du oublier avec le temps, mais qui rejoigne les autres "toi".

Toi qui n'a vu en moi que 3 trous et une femme très sensuelle et coquine, sans te dire que même BAISER demande un minimum de partage de plaisir.

Toi, oui toi. Le mauvais coup. Le pas doué. Le trop sûr de lui. Le maladroit sans volonté. Le culotté. L'amant égoïste. J'ai appris à te reconnaître désormais, ton déguisement et tes belles plumes ne m'auront plus, du moins je l'espère. Toi et tes congénères, restez loin de moi et aveuglez les étoiles de mer, elles sont moins exigeantes.

Moi, ma sensualité, ma sexualité, ma liberté, mes sentiments, ma complicité, mes idées coquines, mes fantasmes rougissant, ma peau douce, mon regard à enflammer l'enfer, ma bouche à faire crier un saint, mon corps dévoué, mes mains baladeuses, ma complexité féminine, mes gémissements pervers, mes soupirs excitants, mes cris de jouissance ultime et mon envie de partage... Nous te disons adieu. Sereinement.

Bien cordialement,

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