Le jour où j'ai envisagé un avenir...

Je ne sais pas si un jour je changerai d'avis et que je voudrais que nous habitions ensemble. Je ne sais pas non plus si j'aimerais que l'on s'engage "officiellement". Mais je sais que beaucoup de choses ont changé depuis que je t'ai rencontré. Et pourtant tant de choses n'ont justement pas eu besoin de changer en moi. C'est un sentiment particulièrement étonnant.

J.33 est le premier homme qui m'aime sincèrement et entièrement pour moi. Il ne fait pas en sorte d'accepter ce que je suis où les points qui pourraient le gêner. Il m'aime entièrement. Tout comme je l'aime pour ce qu'il est. Certes avec le temps, il va sûrement détester ma façon de me brosser les dents, tout comme il me fait rire quand il prend un verre à dents. Peut-être qu'un jour ma façon de toujours m'excuser lui tapera sur les nerfs comme je perdrais patience avec sa façon de faire de longues phrases. Mais pour l'instant, c'est aussi pour cela qu'on s'aime. Qu'il m'aime. Il n'est plus seulement mon amant. Il est "mon homme".

C'est étrange car je sais que lorsque vous lisez cela, beaucoup se diront "ça commence comme ça, elle vient de découvrir ce qu'est être amoureuse". Je n'ai pas la prétention de dire que vous vous trompez. J'ai déjà été amoureuse, j'ai déjà aimé aussi... incroyablement fort et subtilement à la fois ; et j'ai eu la chance d'être aimée. Plusieurs fois. Parfois maladroitement, follement, par morceaux, mal aussi. De façons bienveillante. De façons malveillante avec le temps aussi. Tout comme lui a été aimé mais pas pour ce qu'il était vraiment. Car ce que nous sommes, qui nous sommes, n'est pas toujours conventionnel ni attendu. J'aimerai penser que nous sommes particuliers, exceptionnels, mais nous ne sommes juste que deux personnes qui essayent de se trouver, de mieux se connaître. Qui ont vécu des malheurs, des douleurs, et tant de belles choses aussi. Nous sommes deux personnes, comme beaucoup, qui avons suivi des conventions en pensant que ça nous conviendrait. Et comme beaucoup nous avons eu le courage de dire non, de changer, de nous rebeller comme diraient les autres.

Si mon chemin a été différent du sien, nous nous admirons pour cela. Et lui et moi nous sommes rencontrés à un timing absolument fou dans nos vies. Comme le moment qui sauve. Comme le moment où tout devient clair.

Il y a 3 ans et demi, je suis tombé amoureuse pour la première fois de ma vie. D'un homme marié. D'un infidèle. J'ai tout su de ses "défauts", de son côté planqué, sombre, de sa lâcheté ou de ses mensonges. Cet homme m'a aimé et m'aime encore, tout comme je l'aime encore. A jamais. Mais il ne m'aura jamais aimé pour tout ce que j'étais et surtout pour mes valeurs les plus fortes. Il m'admirait pour cela mais m'aimait malgré ça. Je ne lui en veux pas. Comment le pourrais-je ? Le premier homme que j'ai aimé. Si fort. A en crever. Une partie de mon coeur sera toujours à lui. C'est une évidence. Pourtant l'avenir n'était pas possible. Cela ne l'a jamais vraiment été avec le recul. Etre "choisie". La vie a tourné autrement. Et ce n'est plus un regret. Car nous sommes heureux à la fois ensemble et chacun de notre côté. Il m'aura fallu 3 ans et plusieurs rencontres décevantes, de trahison, dangereuses pour en arriver là. Il m'aura fallu des rencontres et des orgasmes avec des amants terriblement bienveillants pour accepter ce qui était bien chez moi, pour conjurer les maux vécus. 

Et cette rencontre. Je n'aurai jamais imaginé. Lui.

Aujourd'hui je me surprends à vouloir partager mon bonheur. En culpabilisant. C'est étrange comme sensation n'est ce pas ? La peur de gêner. La peur d'être jugée comme une femme que l'on n'a jamais été. La peur que les autres ne comprennent pas notre mode de vie et d'amour qui est fait pour nous. Et puis la sensation que cela n'est pas grave. Que l'on a toujours réussi à expliquer, faire comprendre, partager avec d'autres. Avec ceux qui voulaient comprendre. Tant de bonheur... Une évidence qui parfois fait peur.

"Il y a 4 mois, j'ai rencontré la femme de ma vie". Il m'a dit ça il y a quelques jours, sur l'oreiller comme ça, en me regardant dans les yeux, avec émotion. Tant de passion dans une phrase dite si doucement, si calmement. 

Il est le premier homme avec qui j'envisage un avenir. Loin. Moi qui n'envisage pas encore ce que je vais faire pour les fêtes de fin d'année dans 2 mois. Moi qui pense à faire mes courses le jour J quand c'est l'urgence. Moi qui n'ai jamais aimé planifier des projets trop à l'avance de peur que les plans changent, d'être déçue... Lui se voit peut être déjà dans 3 ans. Il se voit me présenter ses enfants dans plusieurs mois. Il se voit. Il nous voit. Moi j'écris dans mon agenda les jours et soirs où je pourrais passer du temps avec lui dans les prochaines semaines. 

Il fallait un équilibre. Un homme qui crie sa fierté de m'aimer et qui me rend fière de l'aimer. Un homme qui était là à mon rendez-vous décisif avec mon éditeur qui m'a proposé de publier mon livre. Qui a décrit à quel point mon expérience méritait d'être racontée, mes forces, notre amour. Qui a laissé l'éditeur lui poser des tonnes de questions jusqu'à lui proposer de peut être l'éditer lui-même qui sait.. Un homme qui m'a redit mille fois sa fierté de moi pendant toute la journée et m'a remerciée de le révéler. 

Je sais déjà que tout le monde ne comprendra pas notre façon de vivre. Le fait que je ne veuille pas d'enfant tombe bien avec le fait qu'il en ai déjà. Je ne le priverai pas de son envie de paternité et je pense faire une meilleure belle mère que celle de Cendrillon ! Ils ne comprendront peut être pas non plus pourquoi nous n'habitons pas ensemble. Lui là bas, moi ici. Mais le plaisir de se retrouver quand on veut, le plaisir d'avoir le choix de ne pas se quitter pendant 4 jours où de se revoir dans 3 ou 7. D'avoir notre espace, chacun. De respecter nos habitudes. 

Il y a quelques jours, lors d'un calin peau à peau, entre deux baisers amoureux et discussions sur tout et rien...
"Peut être que l'on ne se mariera jamais mais on n'en n'a pas besoin pour se promettre des choses. On peut se faire des voeux quand même non ?". Je me souviens de son regard, même dans la pénombre de ma chambre. Il ne s'attendait pas à ça. Moi, la phobique de l'engagement sous toutes ses formes, lui proposait des engagements moraux en plus de l'engagement du coeur.

Alors nous avons souris, nous avons récité des envies de promesses à l'autre, des très sérieuses, des plus légères. Il m'a serré fort contre lui, à ne pas vouloir me lâcher. A ne jamais vouloir que je quitte ses bras.

Il y a 3 ans et demi, un infidèle, un homme marié, un homme perdu et pourtant si destiné à me rencontrer et à nous aimer, R. 32 a débloqué mon coeur. Comme une évidence. Je l'aimerai à jamais pour cela et pour ce qu'il est.
Il y a 4 mois, comme un coup du destin, comme s'il était temps, comme le déclencheur de bonheurs et bonnes nouvelles que je ne fais que d’enchaîner depuis, j'ai rencontré un infidèle, un homme encore marié, un homme décidé à partir avant même que je rentre sans sa vie, que j'ai guidé involontairement, qui a fait ses choix et qui devait changer de vie pour arrêter de survivre, qui était destiné à changer nos coeurs et nos croyances à tous les deux, l'homme avec qui je souhaite un avenir.

Une forme de happy end qui me permet aussi de continuer à vous parler d'infidélité, de libertinage, de sexualité, de remises en question, d'états d'âmes, de relations non égales, de jouissances, et de tant d'autres choses que vous demandez dans vos mails...

Et ce n'est que le début ;-)

#ToBeContinued

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