J'ai parfois quelques coups de spleen, je pense que ça arrive lorsque l'on se cherche et que l'on se pose beaucoup (trop) de questions sur son image, sa vie personnelle, ses aventures, l'amour qu'on nous porte etc... et lors de ces montées d'hormones dont nous sommes les malheureuses victimes par nature.
Depuis 1 an et demi, je fréquente des hommes mariés, je suis la maîtresse d'infidèles, de libertins, de frustrés, de séducteurs, de mal-aimés, de paumés, d'hommes qui s'ennuient, de curieux... et aussi de quelques célibataires dans tous ça ;-)
J'ai été la putain, l'amie, la confidente, la conseillère, l'amante, le médicament, le divertissement, la solution, le passe-temps, la découverte, la nouveauté, le fantasme, la sensualité, la sexualité, la culpabilité, le passage à l'acte, l'erreur, la révélation, la prise de conscience, le questionnement, la beauté, l'orgasme salvateur, l'étape suivante, la débauche, l'amour, la tendresse, le coup de coeur, la surprise... Mais surtout, je suis et je reste pour eux, la femme de l'ombre. Celle que l'on cache. Celle d'un passage et d'un temps qui ne durera pas.
C'est une situation que j'ai entamée en toutes connaissances de causes à l'époque et qui me convenait totalement. J'étais persuadée pouvoir être heureuse comme ça, le temps que ça me tombe dessus. Ce truc qu'on appelle l'amour. Vouloir (enfin) prendre du temps pour quelqu'un, accorder à cette personne de me découvrir enfin sans masque, vouloir être deux même, lutter à sa façon contre le quotidien, accepter d'ouvrir un coeur qui s'est longtemps cherché. Tout ça m'est tombé dessus avec l'un d'entre deux. 15 ans à fréquenter des célibataires sans aucun déclic, des mecs biens, des immatures, des cons, des hommes qui m'ont aimée profondément... Et il a fallu que ça me tombe dessus avec un homme marié, et la douleur qui va avec.
Alors je me suis convaincue que le mal passerait, que j'étais toujours la femme de l'ombre, bonne qu'à ça. Celle que l'on ne choisit pas, qui ne le mérite peut-être pas. L'amour triomphe t'il vraiment toujours en dehors du cinéma ? Seules les exceptions des autres construisent la légende des romances ? A force de croire leurs compliments, serais-je toujours déçue de leur comportement de fuyards in fine ? Arriverais-je à ne pas exiger autant d'un "simple amant" malgré ses promesses insensées que je sais ne pas devoir croire ? Suis-je condamnée ou n'est-ce qu'une question de temps comme disent si bien les gens, pour que "ça me passe" ? Un célibataire pourra t'il égaler ce que j'ai ressenti ? Et surtout aura t'il le courage de m'aimer assez pour arriver à me convaincre que je vaux plus qu'un divertissement de l'ombre ?
Tant de questions pour un coeur et un corps de femme qui ont changé d'attitude depuis le début de l'aventure et de toutes ces rencontres si différentes... Et puis il y a quelques jours j'ai fait un rêve. Et comme je me souviens de mes rêves (expérience démontrée avec mes fantasmes lesbiens ;-)), je vais le partager avec vous :
>> Je venais de mourir, bien plus tôt que mon heure. Mon corps allongé dans mon cercueil, parfaitement maquillée, habillée, chaussée, je voyais pourtant ceux qui venaient me dire une dernière fois au revoir. Mes proches dont certains au courant de ce blog et du compte Twitter, avaient posté un message pour annoncer leur fermeture mais pas suppression, indiquant mon funeste dessein ainsi que le lieu et heure de l'enterrement. Mon portable ne cessait de sonner et certains amants pas encore au courant, continuaient leurs messages d'appels au sexe d'un 5 à 7. Il faisait beau et au-delà de la famille, d'amis et diverses connaissances, ceux que j'attendais étaient bien ces hommes dont les photos de membres dressés remplissaient mon téléphone. Mes amants, ces infidèles d'hommes mariés. Et ceux aussi rencontrés grâce à cette tribune, qui ont été aussi des confidents.
Je ne dirais pas qui j'ai vu ou non parmi les pseudos que je communique ici (et ceux qui ne sont pas cités), d'ailleurs je me suis réveillée pendant cette vision. Mais si tout cela n'était qu'une angoissante vérité ? A force d'être dans l'ombre, mériterais-je que l'on invente une énième excuse pour trouver un créneau de planning et venir me voir dans mon cercueil ? Sans sexe à la clé, prendraient-ils le temps pour moi ? Cette peur d'être si vite oubliée, remplacée. Cette peur de ne mériter un déplacement, que part les fantaisies de mon corps... Après tout, y'en a t'il ne serait ce qu'un seul qui est venu sans jamais me faire l'amour, sans jamais me baiser ? Sans être un numéro, le cas "C. la petite trentaine espiègle, sensible et sensuelle" serait rapidement effacé, classé dans les bons souvenirs, dans les regrets de ne pas avoir réalisé tous les fantasmes dont on avait parlé, chassé par Virginie 31 ans timide mais perverse ou Mylène 33 ans pleine de fougue et sans questions.
Le deal est posé, n'être que la femme de l'ombre, le divertissement occasionnel, qu'il soit profond ou non, mérite t'il autant d'attentions que je pourrais en demander, en réclamer, en espérer même si je disparaissais ? Compter oui, mais à quel prix, à quel niveau ? Leurs belles paroles ont leurs limites, je le sais depuis longtemps.
C'est un rêve avec une question qui se pose : prendrait-ils le temps de venir à mon enterrement ? Il y a des questions où la réponse n'est pas forcément celle que l'on veut entendre...