Ménage de Printemps des amants

J'ai réfléchi longtemps avant d'écrire cet article, puis la confidence est devenue évidente, l'envie de me confesser, d'expliquer tant de silence, tant de confusions, était devenue nécessaire. C'est le cercle vicieux avec un blog. Au départ on veut simplement partager, expliquer, montrer autre chose, puis on se prend au jeu de la confession, de cet écran qui permet tant de choses. La preuve, je cache déjà mon identité, et pourtant, c'est bien la seule chose que je vous ai cachée ici... Tout le reste est vrai. Si vrai. Trop vrai parfois, que ça peut en faire mal.

Sous l'illusion que toutes ces situations me plaisaient, un mal être s'est installé au fur et à mesure des mois, comptant essentiellement 2 histoires difficiles, puis une 3e, puis une autre et une autre... Je crois qu'aujourd'hui je vais tout vous raconter, comment tout a commencé. Cette histoire que je cachais dans mon premier article de confessions... il est temps de lever le voile.

Quand tout a commencé...

En janvier 2014, l'attitude d'un homme que je connaissais par mon travail et mon réseau, a changé vis-à-vis de moi. Si cet homme plus âgé, marié, des enfants, ne me plaisait pas du tout physiquement, il provoquait chez moi une envie de passer de longs dîners à discuter de tout, et il avait ma profonde admiration pour son travail et son charisme que je trouve dingue. Un homme de pouvoir si je puis dire, avec de grandes responsabilités, un patron puissant, toujours entre deux avions. C'est sur une plaisanterie un jour à lui proposer d'être son assistante personnelle pour le suivre dans tous ses voyages que tout dérapa. Il y vit une ouverture là où je n'étais pas ambigüe du tout. Gênée de voir de la séduction de sa part, ma franchise mit clairement les points sur les i, il ne me plaisait pas de cette façon. Puis ses mots : "Tu es belle, drôle, cultivée, j'adore discuter avec toi... Honnêtement, tu m'impressionnes, tu me fascines. M'en voudras tu si je continues de te séduire ?". Et ma réponse amusée, intriguée, piquée : "non, vas y, je suis curieuse, mais j'en doute". Quelle naïve ai-je été... Avec le recul, je réalise ce défi que je lui ai lancé. Le connaissant, il était bien évidemment impossible pour lui de résister à cette chasse. Cet homme, c'était J. 40 ans.

S'en suis des jours et des semaines de séduction intense, à coup de trentaine, voire cinquantaine de messages par jour, plus ou moins explicites, intenses, amusants. Il parti une semaine à l'étranger pour son travail, et j'ai commencé me prendre au jeu, à le voir différemment, et j'ai sacrifié toutes mes nuits (décalage horaire oblige) pour continuer de parler avec lui, à répondre désormais à sa séduction, à ses envies, à ce trouble qui s'installait en moi. Le physique n'était plus un problème, il me plaisait de plus en plus et je me suis imaginée en maîtresse de haut vol. Il me donnait l'impression qu'il n'y avait aucune limite, tout était possible, même les idées les plus folles, comme le rejoindre pour son voyage, m'occuper pendant ses réunions, l'attendre pour une fin de journée shopping de lingerie ou autre, aller au restaurant, et faire l'amour toute la nuit dans une chambre d'hôtel de luxe avec un lit king size. Certain appelleraient ça faire la pute, moi j'y voyais une occasion de vivre quelque chose de fou avec un amant qui m'offrait du rêve, me fascinait de plus en plus, que j'appréciais énormément sans véritable risque de tomber amoureuse et aucune envie de remplacer sa femme. Après tout, c'est lui qui était venu me chercher. J'ai honnêtement pensé ça, je me suis dédouanée comme ça pendant longtemps cette année là, et encore aujourd'hui. "C'est pas moi, c'est lui". J'ai failli le rejoindre à l'étranger cette nuit là, 6h après j'aurais été dans l'avion, il me payait le billet. J'ai du refuser, pour une petite raison idiote, mais matérielle. Et j'ai encore ce regret aujourd'hui, je m'en suis voulu à un point que je n'imaginais pas encore à l'époque. Car je pensais qu'il y aurait d'autres occasions, je ne pensais pas qu'un homme qui vous a tant voulue, pourrait en avoir assez ou effacer toute "complication" éventuelle.

A son retour nous nous sommes vus 2 fois (un hôtel où nous n'avons pas couché ensemble, et un dîner), c'était une sorte de premier rdv finalement, car nous avions passé ce cap de "dîner entre amis" pour être ce dîner discret dans un superbe hôtel restaurant à se dévorer des yeux. J'étais en robe étonnante, bas, talons, parfumée, prête pour l'offrande en fait. Il était malade, il n'a pas voulu annuler mais la fin de soirée fut écourtée. Première déception, amèrement consolée par le temps et l'idée de le revoir pour me rattraper. Puis après plusieurs jours à 50 messages quotidien, des déclarations enflammées, des confidences intimes, des "c'est la première fois que je dis ça à quelqu'un", de sa part comme de la mienne... Un silence. D'un coup. Bêtement inquiète, je relançais, contactais, mais sans réponse. Puis ce message après 3 jours "je rentre de voyage demain soir et je t'explique". Ne pas savoir, c'est la pire des choses, surtout quand vous ne maîtrisez rien, que vous êtes dépendante de l'autre, qu'il a pris toute la place dans votre quotidien, que vous avez baissé vos barrières après tant d'insistance de sa part, que vous avez fait confiance, que votre égo a été mis à la porte pour vous offrir en mots, en confessions, en secrets, en photos, en efforts (achat de tenues, lingerie...), en disponibilité sur vos heures de boulot ou de sommeil...

Cet appel a duré moins de 10 minutes, je m'en souviens très bien, même si lui a oublié les détails. Je lui ai tout de suite demandé si sa femme savait, si c'était la raison de son silence. Non, il commençait "simplement" à trop s'attacher, à tomber amoureux, à trop penser à moi, même en présence de ses enfants. Cette culpabilité s'est installée alors que je n'étais pas la première avec qui il trompait Madame. Et mon incompréhension face à ça. N'était il pas intelligent au point d'anticiper ça ? N'était il pas sûr de lui quand il m'a dit que tout allait bien, qu'il me vendait du rêve et des projets de fous ? Pourquoi tant s'avancer et rêver si c'est impossible, si on ne va pas le faire ? Je ne suis pas si exceptionnelle pour provoquer tant de chamboulements... Moi j'avais laissé quelques barrières, je ne prenais pas tout au pied de la lettre car le temps m'a appris comment était les hommes, le genre humain, beaucoup d'emballement pour si peu réalisé. Mais c'était tout de même un coup de massue, je me n'y attendais pas. Ô cruelle déception de devoir fermer sa gueule et encaisser, subir et le voir m'oublier ou tenter de, du jour au lendemain, pour son bien à lui. Égoïste. Tu n'es qu'un homme, j'aurais du le savoir. Les semaines suivantes ont été difficiles car bien évidemment cette "rupture" est arrivée dans une période compliquée et angoissante dans ma famille, mais ça, je le garde pour moi.

Le manque s'est fait sentir assez vite, ce manque d'attention, de séduction, de rêves, de projets, de folie. Il m'avait fait entrevoir la folie d'une relation que je n'imaginais que dans les films, pendant un instant et j'avais adoré ça. A cette époque j'ai saisi une occasion professionnelle qui m'a beaucoup occupée mais je n'oubliais pas. Puisqu'il m'avait révélée à moi même niveau séduction et féminité, comme jamais je n'avais ressenti avant, je me suis convaincue qu'il fallait que je retrouve ce genre de profils. Des hommes en manque de séduction, d'envies, de folies, de spontanéité. Je n'étais pas du genre à m'engager ou penser qu'une seule personne pourrait me contenter à titre intellectuel, sentimental et sexuel... Je me suis donc inscrite sur Gleeden pour rencontrer des hommes mariés. Voilà comment c'est arrivé. Tout simplement. Une logique.

Les premiers amants infidèles...

Il serait trop long de vous parler de toutes ces rencontres faites au cours des mois suivants. Oui j'ai compté, oui j'ai écrit leur nom sur une liste avec une note sur 10, oui j'ai oublié toute limite pendant quelques mois. Je pense qu'officiellement je me glorifiais d'avoir autant de demandes, de succès, de plaire autant. Je chamboulais mon emploi du temps déjà très chargé en permanence, sacrifiant mes pauses déjeuner pour m'envoyer en l'air, rentrant plus tôt pour enchaîner une soirée coquine, accumulant achat compulsif de robes et de lingerie pour en avoir toujours plus à montrer, pour surprendre, pour envoyer photo sur photo à des hommes qui me renvoyaient des photos de leurs bites excitées et tendues, pour coucher avec des hommes qui parfois ne m'avait parlé que 2h avant que je ne les invite chez moi et qui repartaient 1h après. A l'époque je me suis comportée comme une boulimique de séduction et de sexe. Une inconsciente aussi. C'est à ce moment que j'ai tout de même rencontré quelques amants dont je n'ai aucun regret, absolument géniaux par leur comportement comme par leurs "performances" : G. 36 ans et M. 33 ans. J'ai adoré les découvrir, j'ai adoré comprendre, essayer, savoir, demander, deviner, conseiller, me sentir "utile". Je n'y voyais aucun mal. La Mère Thérésa du cul, du coeur parfois un peu... Certains diront que j'avais une attitude de salope ou pute gratuite, d'autres appelleraient ça "grand séducteur" si j'étais un homme. Mais j'insiste, je le faisais surtout pour mon plaisir. Enfin, j'en étais persuadée. Jusqu'à ce qu'un homme me contacte, lui, il a tout changé.

L'ère de R. 32 ans...

Cet homme c'était bien évidemment R. 32 ans. Pour ceux qui suivent un peu ce blog, ils savent que R a changé énormément de chose, tout simplement parce que c'est le premier homme dont je suis tombé amoureuse. Et que sa situation d'homme marié a été très difficile à vivre lorsque l'on a du rompre une première fois, puis une deuxième. Ces périodes restent des souvenirs, il m'est impossible de l'oublier et j'espère que lui non plus. Il y aurait trop de choses à raconter sur lui et moi, impliquant des détails sur sa vie, la mienne et sur des choses que j'aime garder pour nous. Lui qui déteste tant que je m'expose au public, c'est ironique de savoir qu'il aimait que j'écrive qu'il était mon meilleur amant, mais qui détestait lire mes histoires avec d'autres. Sentiments obliges remarquez. Car oui, lui aussi est tombé amoureux de moi, mais ça, ça nous regarde.

Ce qu'il a changé c'est aussi et surtout ma vision de moi. Je lui ai raconté pour J. 40 ans, il sait même qui c'est, son nom, il déteste cet homme pour l'image qu'il a pu me donner de moi. Et moi je déteste qu'il le déteste, car sans le comportement de J, je n'aurais jamais rencontré R sur ce site. Et finalement, ils se ressemblent bien plus qu'il ne le croit, même si ça lui déplaît de le penser... Ce ne sont pas des connards, juste des hommes. Des hommes qui n'allaient pas bien, qui rêvaient d'autre chose, qui se sont emballés parce que ça fait du bien, parce que je provoque et permet ça chez eux, parce que je représente la nouveauté, le grain de folie, la volupté, la différence. Je suis fière qu'ils se soient attachés à moi plus que de raison. Ils m'ont confié tous les deux ne pas s'être attendu à moi, c'est un beau compliment je trouve, ça montre que je peux être surprenante, attirante au delà de mes capacités sexuelles (apparemment très appréciées), au-delà de ma capacité à les écouter sans les juger. Au-delà de mes coups de gueule, de mes humeurs ou de mes rires trop spontanés. Mais pourtant malgré de si belles paroles, je reste un divertissement. Ils ont beau le nier. Je reste celle qui a gueri leurs blessures quand ils en avaient besoin, mais pas celle qu'on choisit. Même si je ne voulais pas l'être au début de mon histoire, il m'a paru évident en tombant amoureuse de R et qu'il tombe amoureux de moi, que tout était possible, que je pouvais être un réel choix. Qu'il ferait ce que J n'avait pas fait. Il y a eu un genre d'écho à mon premier coup de massue. Pourtant pas égal car les sentiments que j'éprouvais pour le premier n'avaient rien à voir avec l'amour inconditionnel que j'éprouve encore aujourd'hui pour R.32 ans. Mais cette impression d'avoir été utilisée par des égoïstes, des lâches, des rêveurs faciles, est toujours présente. Des hommes qui même après les "ruptures" me rabâchaient qu'ils ne voulaient pas me perdre, pas que je quitte leur vie, rester en contact, le plus possible. Je dis souvent qu'il est difficile d'enfoncer la porte de "mon coeur", entendez de faire tomber mon masque. Mais une fois qu'elle est ouverte, il n'y a plus de demie mesure, c'est grand ouvert, je fais confiance, je donne encore et encore, en tout et mon exigence en eux s’accroît avec mes sentiments, mon attachement. C'est un "deal" que j'annonce assez rapidement. Prend qui se sent à la hauteur. Eux ils pensaient l'être, ils me l'ont promis. Ils m'ont menti.

Je n'ai toujours demandé qu'une chose : de la franchise. Aucun mensonge. D'ailleurs ça me parait dingue, comment pourrait on me mentir à moi, l'autre femme, celle qui ne juge pas, celle de l'ombre, qui a tout entendu, tout encaissé ? Et pourtant, avec le recul si je pensais qu'ils m'avaient menti, je réalise qu'ils étaient tout simplement paumés, indécis. Et j'ai pardonné, j'ai pensé "les pauvres". Aujourd'hui je me révolte, je leur en veux, j'ai gagné ce droit de leur en vouloir. Peu importe que le contrat ait été clair dès le départ quand on fréquente un homme marié, la donne peut changer en cours de partie si j'ai un meilleur jeu à offrir. Enfin, c'est ce que je croyais. Mais si les (ces) hommes sont joueurs, ils n'en sont pas moins téméraires ou preneurs de risques.

Profiteurs et déceptions ?

Si on attire irrémédiablement les conquêtes et séduction quand on est très actif, j'ai l'impression qu'on attire aussi les mauvais numéros quand on a vécu une déception assez violente. Sans compter R et J, se sont enchaînées 4 "pertes" au cours des deux derniers mois.

Tout d'abord la confirmation de P. 36 ans. Vu qu'une seule fois, les échanges étaient charmants, chauds, la rencontre a été très agréable, le sexe aussi, les allusions aussi. Puis une disparition, des relances et rendez-vous annulés. Malgré ses nombreuses répétitions de "crois-moi je n'ai pas oublié, j'ai très envie de te revoir" puis "je fais tout mon possible pour trouver un créneau", les mois sont passés et ma lassitude a pris le dessus en arrêtant de relancer.

S'en suit E. 38 ans. Une belle rencontre également, que j'ai longtemps attendue. Si la soirée fut un peu écourtée malgré un début ébouriffant et excessivement orgasmique, la culpabilité de Monsieur a tromper sa femme pour la première fois, pointa son nez. Il pensait pouvoir gérer, puis non. Et c'est à coup de mensonges et de rendez-vous annulés qu'il m'évinça au lieu de m'avouer la vérité. Mon égo s'en mêla pour comprendre le vrai du faux puis le mettre au pied du mur face à son aveu "c'était très bien, épatant même, tu m'as apporté beaucoup et m'a rassuré, j'adorerais recommencer mais je n'assume pas être cet homme qui trompe sa femme. Je préfère rester frustré et tant pis si je ne suis pas très heureux au quotidien"

Et de deux ! Karma quand tu me tiens... Et un jour il y a peu de temps, j'ai réalisé que cela faisait 6 mois que M. 33 ans n'était jamais disponible. Celui que je voyais essentiellement entre midi et deux ou éventuellement lors d'une matinée avec mensonge au patron a vu débarquer un gros changement dans sa vie : Madame est venu travailler dans son entreprise. Situation qui s'est donc compliquée pour justifier les absences pour venir me voir. Situation que certes je comprends mais qui m'énerve tout de même au plus haut point surtout lorsqu'au lieu de dire "rendez-vous dans plusieurs mois si tu es toujours disponible", j'avais des tentatives échouées de rendez-vous. Croyez-moi, je déteste les situations compliquées. J'ai donc pris là aussi, la décision de ne plus relancer, par égo, par fierté, par facilité.

Après ce "troisième échec", le dernier a pointé son nez : F. 40 ans. Mon amant increvable, l'étonnant, l'amoureux éperdu du corps féminin. 2 mois sans se voir, 1 mois sans nouvelle et ma colère. Ma colère pour celui pour qui j'ai été TRES présente quand LUI n'allait pas bien, traversait une passe de remise en question avec Madame, qu'il souffrait avant de se considérer en "relation libre". Mon infidèle qui ne l'était plus vu l'accord implicite de Madame. Ayant déjà peu de temps entre son travail prenant et ses enfants, je restais encore sa "muse" principale, celle qu'il voulait voir en permanence. Puis cette envie totalement légitime d'en trouver d'autres, d'essayer avec d'autres. Aucune exclusivité, je le comprenais tout à fait. Mais la période de déceptions enchaînées que je traversais n'était pas compatible avec sa phrase "tu sais je n'ai plus beaucoup de temps entre mon boulot, mes enfants et les autres". Je passais donc au plan inférieur, moi la meilleure, sa maîtresse avec qui il enchaînait orgasme sur orgasme, rires et discussions. Si tout cela, plus le temps accordé et quelques planning adaptés pour m'arranger pour le voir, ne me donnait pas la primeur de son temps libre, que fallait-il faire ? Une nouvelle déception, un coup de massue. J'en devenais jalouse, chiante. A bas le mérite de la maîtresse si géniale, je dévoilais mes exigences qui n'étaient pas toujours comprises.

Et bizarrement, cet article que je commence à écrire, puis M et F qui reviennent, me recontactent avant la publication. Une "paix" est déclarée, sans promesse mais désormais les efforts seront fatalement des deux côtés sinon adieu. Je n'ai pas l'illusion d'être aussi forte pour devoir faire ce que je devrais, à savoir leur dire non la prochaine fois, juste pour leur donner une leçon. Faible femme qui aime trop ses amants choisis, les meilleurs, m'apportant chacun certaines choses dont j'ai besoin, que j'aime, qui me font passer une soirée délicieuse et marquante... La déception reste pourtant, la méfiance aussi, même si la compréhension est toujours rangée dans un coin, en bonne âme qui ne juge pas et tente de pardonner chaque maladresse masculine.

Aujourd'hui...

Aujourd'hui cela fait 1 mois que je n'ai plus aucune nouvelle de R. 32 ans, sans explication, une indifférence sans savoir pourquoi. Il ignore volontairement mes relances bien lues, sans justifier ce silence lourd et pesant. 1 mois croyez-moi, c'est long quand on pense à quelqu'un presque tous les jours, pour une bricole, pour un détail, pour un souvenir, pour une vie... Il sait forcément que j'en souffre dans un coin de mon coeur, de ma tête, de mon égo. Il me connait, il sait que la non-communication est la pire des punitions pour moi. C'est lui qui avait relancé plusieurs fois, recommençant des conversations, des "comment vas tu ?", des "j'ai vu ça, j'ai pensé à toi", des "j'ai envie de te faire découvrir ce resto", je suis donc à nouveau rentré dans le jeu, j'ai fait pareil, j'ai répondu régulièrement persuadée qu'il ne voulait effectivement pas me perdre de vue, pas me perdre tout court malgré une vie chargée avec de gros projets. S'il m'avait dit qu'il avait à nouveau changé d'avis, que c'était trop difficile, qu'il fallait m'oublier, j'aurais encore une fois été très déçue, j'aurais tout tenté pour le convaincre, mais n'ayant pas d'autre choix, j'aurais subit et encaissé. Alors autant me le dire. J'imagine aujourd'hui les pires situations... Sa femme au courant et plus de contact, un accident où il serait à l’hôpital sans pouvoir me contacter, j'ai même rêvé qu'il sortait du coma en étant amnésique. Vous me pensez folle ou excessive hein ? On ne pense jamais à ces situations totalement dingues mais pourtant le moindre petit truc me serait inconnu, personne ne me préviendrait. J'ai aussi imaginé une lâcheté exacerbée de sa part sans oser me dire "en face" qu'il voulait que je disparaisse, ou pire qu'il pense que parce que je ne relance pas une énième fois, je l'oublie et passe à autre chose. Comme il serait idiot. Je crois qu'il n'y a rien de pire qu'une personne que vous aimez, l'entendre vous dire après une rupture "je voudrais que tu sois heureuse". On a des envies de meurtre, de hurler, de taper à ce moment là tellement c'est insupportable. Peut-être que malgré ses mots de la dernière fois, il a finalement envie d'oublier... Il vient de faire de moi la méchante de l'histoire, la maîtresse qui relance, celle qui ne laisse pas tomber, je garde mes responsabilités mais je lui en veux de me donner ce rôle parce que j'estime mériter une explication. Je suis tombé amoureuse d'un homme. Marié certes, mais avec des couilles, qui n'a jamais agit comme d'autres, et aujourd'hui... aujourd'hui je me demande si finalement, un infidèle n'en reste pas moins un menteur et un lâche, même avec sa maîtresse. Moi qui ne les jugeais jamais, tout ça me fait sérieusement douter.

Aujourd'hui j'ai aussi perdu J. 40 ans. Lui, sa femme est désormais au courant. Au courant qu'on n'a jamais "vraiment couché" ensemble finalement, mais tombée sur des messages de lui me proposant il y a à peine quelques mois, de le rejoindre à l'étranger pour une nuit, elle n'a pas fait la différence. Comme je la comprends. Il a fait son choix en espérant qu'un jour il soit heureux, je le lui souhaite. Mais ce choix implique une condition imposée par Madame : plus aucun contact, même professionnel, avec moi. Situation encore imposée, que je subis, en fermant ma gueule. Difficile. Très difficile. Car ses connaissances me manquent, les dîners ou discussions avec lui me manquent, le contact ou simplement la possibilité de, me manque. Aucune comparaison possible avec le vide que laisse R encore maintenant, mais cet attachement était fort envers J, je crois que mon coeur en a souffert bien plus que je ne le pensais, et que ce n'est pas simplement de l'égo. Un déclencheur ça ne s'oublit jamais. Ni lui, ni R. Deux places, deux personnalités, deux sentiments différents, deux infidèles, deux blessures et une certitude : je ne mérite jamais qu'on se batte pour me garder. Je ne gagnerais jamais. Est-ce si mal de vouloir gagner ? De vouloir être l'exception ?

Foire aux célibataires ?

Alors voilà, après ces longs mois et cette année mouvementée, je diminue considérablement les relations avec les hommes mariés. Disons que ce n'est plus un challenge, une envie viscérale. J'ai répondu beaucoup de non à des demandes de rencontres récemment, j'ai refusé après coup, j'ai évité de relancer, j'ai j'ai j'ai...

Il y a pourtant une "dernière" envie celle de rencontrer deux personnes, deux hommes "connus" sur Twitter, sans aucune garantie qu'ils seront mes amants (et très probablement pas d'ailleurs), soit par peur sans doute qu'ils me déçoivent, soit que j'aime un peu trop ces moments avec eux et veuilles que ça se reproduise souvent (caractère passionné, je te conchie !) mais que finalement ils ne suivent pas ces envies, cette cadence, soit par peur qu'ils entrent dans les cases de ceux qui m'ont vexée, abîmée. Deux infidèles. L'un est mon miroir, amouraché sérieusement de sa maîtresse pour qui il était prêt à tout quitter et à qui elle a dit non. Son histoire a fait écho "opposé" à mon histoire avec R. 32 ans, nous nous sommes longuement expliqué la vision de l'autre sexe, des situations, et cela nous a beaucoup aidé, développant une complicité particulière.

L'autre est un petit don du ciel, que je mesure avec des pincettes pourtant. Il est bougrement patient pour supporter mon incertitude à le rencontrer, mes humeurs, mes pleurs, mes bêtises, mes histoires érotiques, mes confidences lourdes, mes questions à son égard... Il comprend, il écoute, il est là et ne demande rien. Il pardonne, il "aime", il se souvient de détails, il partage son histoire aussi, il appelle, il relance, il est devenu quelqu'un qu'on ne met pas dans une case pour expliquer la relation. C'est assez étrange. Une autre vision des hommes, de l'infidélité ou de ce que ça soulève. Deux hommes qui voulaient être mes amants et qui se contenteront probablement de n'être que des amis et ne pas s'en aller pour autant, ne pas m’éjecter de leur vie comme celle qui gêne par sa propre définition. Je les apprécie trop pour les voir autrement, cruel dilemme que celui de prendre le risque ou non. Là où je n'aurais jamais hésite plus de 2 minutes il y a un an, aujourd'hui je doute. Au-delà des orgasmes, des caresses, des sourires, des bons souvenirs, des surprises aussi parfois, c'est ce que toutes ces histoires m'ont aussi apporté de négatif : le doute, l'hésitation... et surtout la peur... qui m'étaient inconnus jusqu'alors.

J'ai toujours envie de revoir F. 40 ans, M. 33 ans et G. 36 ans, mais je ne relancerais plus. Usée de tant d'efforts pour un manque de "reconnaissance" ou d'honnêteté. G reste le plus probable, car ça n'a jamais été prise de tête avec lui, relativement régulier, pas de faux plan. Quant aux autres, nous avons mis les points sur les i. Enfin disons que j'ai passé mes nerfs à coups de "je ne suis pas la maîtresse d'un planning vide, je ne veux plus ça, j'ai changé ou disons que je me respecte mieux qu'avant". Si après plusieurs messages je suis devenue probablement la "râleuse", l'exigeante parce que je me vexe lorsqu'ils ne sont jamais disponibles au bout de plusieurs semaines d'absence. Cette mise au point m'a permis de savoir où étaient mes limites aujourd'hui avec eux, avec ces infidèles d'hommes mariés. Il y a un changement dans chaque relation, finalement j'ai peut-être atteins ce point là. Aujourd'hui, je veux plus.

Je veux plus. Je mérite plus. Mais tout ça m'a marquée bien plus que je ne le pensais et je suis devenue égoïste, j'ai envie d'être égoïste. Je souhaite que l'on me démontre par A + B que je mérite de gros efforts, du temps, un bon amant désireux de me faire plaisir, un compagnon désireux d'être avec moi et pas qu'une fois par mois... Exclusif ou non, le plaisir doit être à tous les niveaux. Et ça, je l'avais oublié.

Je crois que j'ai changé. Évoluée peut-être.

Je crois...

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