"Je vais bien, ne t'en fais pas"

En quelques petits jours tout à changé. Valdingué. Coulé. Respiré. Libérée...

Ils sont sortis de ma vie, comme une fatalité. L'un par choix, l'autre, je ne sais pas encore. Tout s'est confirmé, tout paraissait évident, je devais tourner une page, puis deux. En 1 an et demi ma vie a complètement changée avec certaines rencontres, avec des remises en question, avec des pleurs, des rires et des orgasmes. Ils me fascinaient. Ces hommes. Tous. Puis eux plus particulièrement. Puis lui. Puis lui aussi.

Il y a un mois, tout a changé. C'était presque inévitable, j'ai trop reculé pour mieux sauter et après réflexion, je ne suis pas sûre qu'il y avait d'autres fins possibles pour ces deux amants là. Ces deux coeurs là.

Il y a un mois j'ai finalement dit adieu à R.32 ans. Moi qui me ravissait début août de n'avoir dit qu'au revoir à mon ex-amant... Comment aurais-je pu imaginer vouloir enfin refermer la porte de cet homme que j'ai aimé plus que n'importe qui avant lui ? Pire, en être soulagée. Et pourtant, sans un mot, sans même s'être parlé, l'évidence était là. Un oubli de sa part, puis deux, des mots maladroits qui blessent sans s'en rendre compte, puis un long silence pendant des semaines... Cet homme revenu me chercher plusieurs fois pour "que je ne quitte jamais sa vie", moi son "âme soeur rencontrée trop tard", mais lui désormais "heureux avec sa femme à nouveau, avec son fils", m'a oubliée sur un coin de sa nouvelle route. Devenue inutile sans doute. Plus facile sans doute. C'est amusant comme un silence peut être pesant. Une absence si présente. Le jour de son anniversaire sonna le glas. Pas de réponse à mon message. De la colère, de la déception mais pas de tristesse à ce moment là. Pour une fois je n'ai pas pleuré, je n'ai pas ressenti de douleur dans cette chair. Tout était dit entre nous je crois, les vies ont changé, l'avenir impossible.

R. 32 ans, cet infidèle repenti, restera donc le premier homme que j'ai aimé d'une façon inexplicable et qui a failli me détruire. Il restera aussi celui qui a déclenché beaucoup de remises en question et une véritable connaissance de moi-même. Il restera cet infidèle qui avait tant besoin de retombé amoureux. Il restera ce mari si honteux d'avoir une maîtresse et cet amant si heureux d'être aimé pour ce qu'il est vraiment. Il restera ces mains que j'aimais tant, ces lèvres que j'aimais tant, cette peau que j'aimais tant, ce souvenir de week-end que j'aimais tant, cette peluche sur mon étagère que j'aimais tant, ce sentiment que j'aimais tant. Et ces photos de rires, de bonheurs, de baisers, de tendresse, de complicité, de sexe, que je ne montrerai jamais.

Chapitre clos. Ce livre était pourtant une sacrée putain d'aventure.

On dit que le destin est incontrôlable. Je crois qu'il y a des choses qu'on est destiné à vivre et à ressentir, des personnes à rencontrer. Qu'on apporte des moments et des sentiments, qu'on reçoit de l'énergie. C. 40 ans a été plusieurs personnes pour moi et je pense avoir été beaucoup pour lui aussi.

Il y a un mois également : une nouvelle engueulade, une mécompréhension, une incompréhension, des pics, des mots, un coeur serré, des pleurs puis un malaise, une tentative échouée. Ce seront les derniers mots que nous avons échangé depuis. Par écrit, par sms. Le temps m'a démontré que nous n'étions pas compatibles pour une histoire de couple. Cet infidèle blessé par Madame, cet amant torturé par son passé, cet homme incertain de son futur a vu en moi la porte de secours, un genre de révélation. Tout comme il a été la mienne. Nous avons évolué, appris à guérir à notre façon. Ma blessure était moins profonde que la sienne et mon égoïsme, enfin révélé après tant de mois à m'oublier, l'a emporté, ma survie. Je n'étais pas assez forte pour une telle sensibilité, une telle fragilité en besoin d'attentions. J'avais l'impression d'avoir tout donné, beaucoup, beaucoup trop pour une relation d'amants qui n'aurait jamais été plus loin pour moi malgré peut-être ses espoirs qu'il avait partagé. Et ça ne semblait jamais suffisant. Peut-être que moi je ne trouvais pas cela suffisant pour lui, je ne sais pas.

Ne pas me perdre. Jamais. Ne pas quitter sa vie. Même si le sexe s'arrête.

Lui aussi a dit ces mots, comme R.32 ans, comme je les ai écrit aussi dans mon article précédent. Mais la fierté a ses raisons que la coeur ignore, et il faut être deux pour continuer, quelque soit le type de sentiments. J'ai mis fin à notre relation d'amants, cette dispute, ces reproches réguliers étaient les derniers, je lui ai imposé mon choix comme d'autres l'ont fait avec moi par le passé. Pas par vengeance mais par lucidité, pour éviter de se détruire, de se détester un jour, de mourir, pour continuer de l'aimer encore à ma façon. Cela paraît si bête de dire ça, il est impossible de comprendre quand le déclic ne se fait pas directement dans votre tête. Lui, R. 32 ans, ma vie personnelle et professionnelle... Une ampoule s'est allumée dans ma tête, Eurêka comme dirait l'autre !

L'amitié avec C. 40 ans devait perdurer, les week-end complices, les confidences nécessaires... Cependant, son silence m'a fait réaliser qu'il est probablement plus fort que moi. Il a su s'éloigner de l'objet de sa douleur, ce que je n'ai pas réussi à faire avec R. 32 ans et qui a failli me noyer.

Je ne l'espère pas mais les scénaristes diraient que c'est sûrement la fin d'une histoire. D'un bout d'histoire. Une putain d'histoire fascinante.

Ils resteront irremplaçables, si particuliers.

Aujourd'hui j'en suis là, moins accompagnée mais terriblement délivrée d'une partie de moi qui m'a libérée au début puis emprisonnée, puis étouffée ces derniers temps. Je ne le savais pas. Il fallait que je le vive pour le découvrir, pour le réaliser, pour l'admettre. Devenir maîtresse d'hommes mariés est probablement un des meilleurs choix que j'ai fait dans ma vie car au-delà ce que j'ai pu apprendre sur eux, j'ai énormément appris sur moi. Qui l'aurait cru ;-)

On ne fait pas ce choix par hasard, on n'accepte pas ces contraintes et ces risques par hasard. La confiance retrouvée grâce à tout ce chemin accompagnée de ces amants et de gros changements positifs dans ma vie professionnels me font ralentir l'aventure. Mais probablement pas la stopper. Il y a un temps pour tout. Il me reste de nombreux infidèles à interviewer, de nombreux fantasmes à réaliser, de nombreux amants à caresser et d'orgasmes à recevoir.

J'ai de beaux projets pour cette partie de moi, cette "autre femme" :-) A suivre...

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