Au revoir my love. Jamais adieu

"J'ai de moins en moins envie de toi"... BOUM, la phrase tombe... "parce que je suis de plus en plus heureux avec ma femme". On s'est toujours tout dit avec R. 32 ans, mon ex-amant qui m'a renversé le coeur comme jamais avant lui, qui le possède encore. C'est notre force. Et je sais encore aujourd'hui que j'aurais toujours ma place dans le sien, je n'ai plus aucun doute là dessus, c'est une évidence qu'il a confirmé un millier de fois malgré le mal qu'on a pu subir dans notre relation. Cet homme marié qui avait tant besoin de tomber amoureux lorsque je l'ai rencontré, a succombé à mes charmes, a mon sourire franc, a mes phrases sincères, à mes orgasmes généreux, à ma sensibilité compliquée, à notre intelligence commune, à nos envies de débauche comme de simplicité, à nos rêves impossibles, à tant de différences que nous avons en commun et beaucoup d'autres choses.

Pendant un temps, j'ai été celle qui l'a rendu heureux, énormément heureux, profondément heureux.
Pendant un temps, il a été celui qui m'a fait voler de bonheur, exploser de joie, flotter dans des rêves réels.

Encore aujourd'hui je ne peux cacher mes sentiments, mon amour, mon addiction, mon envie perpétuelle de l'embrasser, de le toucher, de vouloir lui faire l'amour, partout. Oui partout ;-) Dans ses bras, aujourd'hui comme dès la première étreinte à la sortie de ce restaurant l'année dernière, je me sens chez moi. C'est indescriptible, incompréhensible, évident... Je pense que ça sera toujours le cas, chez les âmes soeur, amicales, familiales, amoureuses, il y a des phénomènes que l'on ne justifient pas. Vous le comprenez, j'en suis sûre.

Nous avons toujours pu parler de tout, aucun secret. Avec moi, il était libre de tout, même si ça n'a pas toujours été facile. J'ai entrevu son côté sombre, j'ai entendu ses aveux, j'ai senti sa peur, j'ai calmé ses doutes. S'avouer des nouvelles douloureuses, des confessions intimes, des pleurs partagés, des joies assumées, des questions difficiles posées, des réponses lourdes encaissées. Lors de notre balade de tout à l'heure, je lui ai demandé s'il avait encore envie de m'embrasser, les yeux baissés comme sachant qu'il allait me toucher amèrement, il m'a répondu cette phrase ci-dessus, et je ne peux l'en blâmer.

Il y a encore quelques mois, ses mots auraient été comme un coup de poignard, les larmes me seraient montées, le masque aurait été endossé puis les pleurs auraient été mes compagnons de la soirée. Mais aujourd'hui je suis devenue si forte de mes blessures que j'ai appris à guérir, à relativiser, à profiter... Puis les mots qui suivirent, le fait qu'il soit sincèrement heureux ou en très bonne voie, ont suffit à me faire sourire. L'homme que j'aime est heureux, peut-être pas avec moi, mais il l'est. Mon "nouvel ami" est heureux. Mon ex-amant est heureux. Une de mes âmes soeur est heureuse. MON R.32 ans est heureux, avec femme et enfant. Mon dieu que le chemin fut difficile pour accepter tout ça sans réelle douleur. Et même en écrivant tout ça, en réalisant tout ça, il y a un pincement réel au coeur... J'éviterai donc de danser autour du feu telle une femme libérée de son emprise ; il s'agit simplement d'une première victoire sur la route, pas d'une vantardise exacerbée. Le défi et le reste de l'aventure pour l'accepter complètement est encore long, sinon ce serait trop simple. N'est-ce pas ? ;-)

Souffler, expirer, se sentir pourtant si sereine quand il m'a raccompagné à ma porte d'immeuble, un dernier câlin avant la prochaine fois, lui demander de me serrer "comme quand il m'aime" et apprécier son étreinte puissante à m'en briser le dos, l'embrasser sensuellement dans le cou une probable dernière fois, glisser mes doigts dans les siens et lier nos mains une probable dernière fois, même si je ne l'espère pas tant que ça... pour respecter cette "nouvelle amitié", mais l'entendre me promettre que ses étreintes seront toujours miennes, que ses regards seront toujours miens, que ses idées perverses sexuelles seront toujours miennes, que d'autres choses seront toujours miennes, exclusivement. Le quitter dans un rire communicatif, envier Madame qui va le retrouver plus tard pour leur vie, monter à mon appartement, ouvrir la porte, sourire et se satisfaire de ce rendez-vous si bon avec lui.

Je crois qu'aujourd'hui, nous nous sommes dit un "au revoir", dans un sens. Mais pas d'adieu. Non, juste un "au revoir symbolique. Même si je n'ai jamais été très douée pour les au revoir, je te promets d'essayer sérieusement de suivre celui-là mon amour. Idem.

Merci pour ces moments et pour les prochains.

Tag(s) : #R 32 ans, #ma confession