Mon premier rendez-vous (raté) Gleeden

Annonce remplie. Valider. En ligne.
Au bout de 10 minutes, mon élan clignotait de partout. Une nouvelle femme, qui ne parait pas fake ni call girl, célibataire prête à fréquenter des infidèles, à l'annonce séduisante, aux photos attrayantes, au discours franc. Il n'en fallait pas plus. 
Si j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux profils différents sur Gleeden, il était indispensable que je vous raconte ma toute première expérience, mon premier rendez-vous. Moi qui n'avait eu qu'un plan cul dans toute ma vie avant, qui découvrait enfin, jeune trentenaire, mon corps de femme voulant s'épanouir et profiter de tout sans contrainte, je m'exposait naïvement aux mensonges des hommes en ligne. 

Aujourd'hui, c'est le sourire aux lèvres que je vous raconte cette situation un peu rocambolesque ;-)

Il s'appelait Nicolas je crois, 36 ans, belle photo de profil mais la seule mise à part une autre photo de dos en noir et blanc. Ça aurait du me mettre la puce à l'oreille. Mignon, mèche de cheveux qui appelle à glisser sa main dedans, bouche gourmande, dos assez musclé, il avait un discours franc et voulait rencontrer une femme plantureuse et qui avait des choses à dire et voulait profiter du plaisir, des restaurants, de bonnes soirées sensuelles et séductrices à deux. Il aimait énormément faire plaisir, faire crier sa partenaire l'excitait et lui était indispensable pour prendre son pied.  
Il se disait entrepreneur, prisonnier d'un mariage plan-plan et présent pendant la semaine sur Paris. Rentrant auprès de Madame le week-end. La situation était posée, après quelques échanges, il me propose de venir boire un verre dans un de ces bars préférés puis nous verrons comment nous continuerons la soirée.

Mon premier rendez-vous avec un infidèle, de ce profil. Jackpot ! 

Robe noire, bas, lingerie coquine, peu de parfum, talons, petit sac avec une brosse à dents, une culotte et un mascara. J'étais à la fois nerveuse et impatiente de tester ma nouvelle âme de séductrice saNs vergogne à coup de jambes sous la table et de regards langoureux.

Quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai rencontré finalement "Didier", 42 ans, gérant d'un vignoble, chauve avec catogan, 1m75, pas musclé.
"Oui j'ai un peu menti sur mon profil"... Sans rire ?! Je ne me voyais pas partir en claquant la porte, je me suis dit qu'il avait du avoir peur de toute la concurrence sur le site, qu'il avait fait ça "pour la bonne cause", qu'il ne devait pas être méchant, que son histoire m'intéressait. Bref, après lui avoir dit que ce n'était pas très malin de mentir à la seule personne qui était vraiment au courant de sa situation, avec qui il pouvait être honnête, nous commencions à discuter.

Quelques verres plus tard, après une conversation intéressante mais classique "que fais-tu dans la vie ?", "et ton mariage ?, "Pourquoi es-tu infidèle ?", "Tu penses quoi de... ?", il me disait que je lui plaisais beaucoup, qu'il avait une garçonnière dans les beaux quartiers et qu'il voulait faire jouir la passionnée que j'étais. Je n'ai pas réfléchi longtemps. Il ne me plaisait pas physiquement mais j'étais prête, intriguée, il fallait que je me lance. Après tout, avant cette histoire, J 40 ans ne me plaisait pas non plus physiquement et je m'étais attachée à lui, à en faire mon amant. Et puis j'avais envie de baiser, de revivre une nuit avec un homme frustré et passionné qui se disait bon coup.

Ah, chère naïveté ;-)

Il m'a ouvert la porte de son petit bolide coupé sport pour avoir le plaisir de mater mes jambes.
Il m'a regardé dans les yeux à chaque feu rouge pour avoir l'excitation de capter mon envie.
Il m'a parlé de ses disponibilités et de tout ce qu'il allait me faire au moins cette nuit pour avoir le fantasme de notre relation.

Arrivés avenue Foch, l'entrée de l'immeuble s'est faite par la porte cachée, à travers les travaux. L'appartement était au dernier étage, vue sur les jardins de l'avenue, une lumière tamisée. Il me déshabilla rapidement. Impatient de "me dévorer" comme il disait. Me mordillant l'oreille puis me l'inondant de sa langue. Un baiser baveux à pleine bouche pour me sucer les amygdales... On me l'a toujours dit, un mauvais "kisseur" est un mauvais coup.

S'en suit alors une traînée de vêtements sur le sol pour me pousser sur le lit et me faire "le cuni du siècle", seul vêtu de son boxer déformé par l'excitation. Cuisses écartées, je m'offrais à son expertise. Il m'aura fallu moins de 2minutes pour regretter cette confiance. Un "Lapeur"... Il léchait a grand coup de langue l'ensemble de mes lèvres et clito en même temps, sans aucun ciblage. Voulait-il me montrer la taille de sa langue ? Je me demande encore... Aucun doigtage, aucune caresse... L'objectif était de mouiller la zone. Triste position. "Tu aimes ? Oui j'en suis sûre je vois que tu mouilles !". Les yeux plein de fierté dans la pénombre, j'eu beaucoup de mal à lui dire ma déception, alors je le guidais. "Appuie ici... titille moi là... caresse moi..." mais rien ne changeait, l'homme était concentré sur sa prestation. J'ai été lâche, il y mettait tellement de coeur, même mauvais, que je lâchais quelques gémissements simulés pour me motiver aussi un peu. Essayant de me caresser en même temps pour y trouver un peu de plaisir. Mais rien.

Au bout de 5 minutes qui me paraissaient interminables, il enfila un préservatif, bandant tel un zorro conquérant, pour se coucher sur moi, me relevant une jambe et lamina comme si sa vie en dépendait. Gémissant bruyamment sans me regarder une seule fois, jouissant en quelques minutes pour se vautrer à côté de moi, tel le héros en fin de guerre. "Tu as jouis ?"... Que répondre à cette question ? Mon esprit ne savait pas quoi faire. Aujourd'hui je vous dirais que je me serais barré bien avant, que je n'aurais pas accepté le quart de cette mascarade. Mais à l'époque, égo et complicité détruits par mon histoire avec J. 40 ans, j'ai dit "oui, merci".

Oui. Merci. 
Cette peur de décevoir. Cette crainte d'être foutue dehors. Et cette déception me disant que c'était peut-être moi le problème, pas forcément lui. Sûrement moi d'ailleurs. L'image de soi peut être terrible parfois.

"Demain matin, je te ramènerai, beauté". Il m'embrassa. Me serra contre lui. Me disant qu'il avait adoré mon corps, ma peau, mon sourire. Me chuchotant dans la pénombre que c'était bon de jouir en moi puis il se retourna et s'endormi. Il était 2h30 du matin.

J'ai passé les 3 heures suivantes à essayer de fermer les yeux entre deux ronflements, puis à me lever et regarder par la fenêtre, le jour qui se levait. Un passage rapide dans la salle de bain, vérifier que le mascara n'avait pas trop coulé, boire une gorgée de Badoit sur la table et 10 minutes plus tard j'enfilais mes bas, ma jupe, mon chemisier ; j'attrapais ma veste et mes talons pour partir su la pointe des pieds. Avant de partir, je laissais un mot sur la table, le remerciant de la soirée, lui disant qu'on se reverrait "peut-être, on verra" et qu'il avait un bel appartement. 

Paris s'éveillait quand je marchais en talons aiguilles sur le trottoir, habillée comme la veille à la recherche d'une voiture salvatrice. Un coup de main en l'air, le taxi s'arrêta. Je donnais mon adresse pour rentrer me coucher. Aujourd'hui je ne travaillais pas, heureusement...

Trois jours plus tard, j'allais à mon deuxième rendez-vous Gleeden, avec un homme qui s'avérera être un amant très attentionné et doué. Comme quoi ;-)

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