Clémentine m'a contactée grâce à Régis de ComLove (encore merci !). Elle est étudiante en journalisme et a un projet. Parler de sexe différemment, c'est pour ça qu'elle a créé 21e sexe, le site où elle interviewe certaines personnes qui ont une vie, une vision, une histoire particulière dans ce domaine et qui acceptent qu'elle raconte leurs vécus à la première personne.
Nous avons tout d'abord échangé par mail, puis nous nous sommes appelées. Elle a posé des questions, j'ai parlé et parlé et parlé et parlé. Parce que j'aime raconté ce qui m'est arrivé. J'aime partagé ce que j'ai vécu comme changements dans ma vie en 2 ans. Raconter ce déclic, cet univers sensuel, cette envie d'écrire, cette volonté de parler de mes amants, de moi, de sexe au féminin, d'anti-clichés, d'érotisme sans vulgarité... Tout ça a toujours été le but de ce blog et du compte Twitter... En plus d'un exutoire fantastique ;-)
"Nous pourrions nous rencontrer afin que je fasse aussi des photos ?". Le rendez-vous était donné chez moi. Je l'ai reçue, habillée en jean/tshirt, rien de glamour. Un peu maquillée mais rien d'étonnant. Pour ne pas qu'elle rencontre un cliché, un personnage, une idée reçue. Elle m'a rencontrée moi, Sandra, C., je lui ai détaillé certaines choses de coeur, de cul aussi.
Entre deux verres d'eau je regardais le temps et je continuais de parler. Puis nous avons dépassé l'horaire, ravies de ces échanges, de tant de choses à décortiquer, pour qu'elle sache qui j'étais, pour qu'elle parle de moi au mieux. Nous avons abordé la morale et les orgasmes, les déceptions et le coeur. Parler de sexualité libérée mais aussi des choses que la société planque, que les gens veulent masquer sous couvert de bienséance ou de frustrations personnelles.
Est venu le temps des photos. Petite tenue rapide enfilée, je ne savais pas trop ce que ça allait donner. Je ne me suis pas préparée comme pour mes amants. Je crois avoir tellement "joué à la maîtresse parfaite" les premiers mois de mon expérience que désormais je n'arrive plus à me forcer à être "parfaite" si le moment ne s'y prête pas. Ne pas enfiler de bas, ne pas accentuer le maquillage à rougir la bouche, ne pas se glisser dans la robe la plus sexy que j'avais ou une nuisette, c'était aussi montrer que je reste une femme comme tout le monde. Qui a, certes, son ouverture d'esprit, d'expériences et son esprit plein d'envies et de pouvoirs, mais pas une pin-up stéréo-typée ;-)
Je lui ai tout offert, de mon vrai nom à mon appartement en passant par les informations lâchées dans le feu de la confidence, que je lui ai demandé de masquer ensuite pour protéger certaines choses. Et elle a fait preuve d'un immense respect.
J'avoue que j'aime tellement écrire, j'y mets tellement de moi, qu'avoir mon histoire racontée sans mes propres mots, parlée sans ma propre voix (mais par une étudiante de la Comédie Française) me faisait un peu peur. Pendant un instant quand Clémentine a publié son article, je me suis sentie dépossédée de cette partie de ma vie. Puis j'ai accepté, j'ai compris l'expérience.
Et au final, je la remercie beaucoup pour ce moment ! Merci Clémentine !
(Interview rajoutée sur la page [RADIO / ITW])