Pendant mes premières aventures avec ces infidèles, une chose que j'ai le plus aimé était de me préparer pour eux, pour moi. Mon budget lingerie a d'ailleurs explosé depuis 2 ans ! Effleurer une lingerie en dentelle ou en satin, voire en cuir parfois, enfiler des bas ou des escarpins à talons, laisser glisser la robe le long de mes épaules et de mes cuisses, choisir minutieusement le maquillage parfois aux yeux charbonneux pour fair ressortir mon regard plein d'envies qui en dit long, parfois opter pour une bouche pulpeuse et se mordre la lèvre inférieure d'anticiper les éventuelles traces, prendre le temps de glisser cette goutte de parfum discret (nez de Madame oblige) au creux de mes seins, de mes oreilles, de mon cou...
La danse de la séduction commençait dès ma salle de bain à la sortie de la douche en m'enveloppant dans un douce serviette, dès le placard pour le choix de la tenue, dès la chambre pour laisser mes mains parcourir mon corps de crème hydratante légèrement parfumée ou d'huile sèche, dès le sms que j'envoyais avant de partir qui contenait un aperçu de ma tenue, dès le dernier coup d'oeil dans le miroir de mon appartement.
Ce soir là pour notre premier "vrai" rendez-vous au restaurant avec J. 40 ans, je ne pensais qu'à ça depuis mon réveil. Une robe au décolleté fort intéressant, laissant place des regards furtifs, suffisamment courte pour dévoiler mi-cuisses une fois assise, des bas aux liserets offerts une fois sur ma chaise, des cheveux longs relevés avec quelques uns en bataille courant dans mon cou, un vernis pour habiller mes mains, la précision des talons noirs classiques mais efficaces, un bijou tombant au creux de mes seins, puis un manteau recouvrant le tout pour une meilleure surprise à l'arrivée.
Je me souviens de son sms "je suis en retard, rentre dans le restaurant te mettre au chaud", je me souviens du sourire de l'hôtesse quand j'ai enlevé mon manteau devant elle, je me souviens de lui avoir demandé une table "dans un coin tranquille", je me souviens avoir voulu que l'on soit assis l'un à côté de l'autre pour d'éventuelles mains baladeuses, je me souviens de sa tête quand J. 40 ans m'a cherché dans le restaurant, de son balayage de la salle pour voir s'il connaissait des gens, de son sourire quand je me suis levée pour l'accueillir et qu'il observe ma tenue. Je me souviens de son "tu es superbe", je me souviens de sa main sur ma cuisse, découvrant le haut de mes bas au bout de 2 minutes. Je me souviens aussi de l'avoir dévoré des yeux en mourant d'envie de l'embrasser.
Je me souviens surtout d'avoir aimé me faire ultra sexy, belle, classe, sensuelle, bandante pour lui. Pour cet homme qui venait de me faire craquer après des semaines de séduction intense, pour cet homme que j'espérais bientôt avoir comme amant, pour ce charisme qui m'épatait, pour être fière d'intéresser un homme si intelligent, pour cet homme qui m'a permis de révéler mon côté ultra féminin et sexuel sans complexe. Je n'avais pas encore réalisé que j'étais sapio-sexuelle à l'époque, ni de mon potentiel de séduction.
Le dîner fut délicieux, les plats aussi. La conversation était mi-amicale et cultivée, mi-séduction. Mes yeux ne mentaient pas, ma bouche chuchotant occasionnellement des "remet ta main sur ma cuisse", "j'ai envie de toi" et autres mots piquants, démontrait mon envie de plus, mon plaisir du moment. Des jambes qui s'effleurent, des mains qui s'égarent sur une cuisse, entre les jambes, les siennes, les miennes, sentir la chaleur, la bosse ; puis avoir un sursaut de lucidité à chaque passage de la serveuse, se faire plus discret, se tenir comme on dit.
L'excitation de toute cette préparation, prête à l'offrande, et les tentatives osées du moment dans ce lieu feutré aux lumières tamisées, étaient mutines et coquines. Un instant que j'ai pu reproduire avec d'autres amants par la suite, mais chaque expérience est différente. Chaque réaction d'amant aussi. Et c'est cette diversité de ne jamais comparer ces moments "hors sexe" que j'aime profondément avec ces hommes là.
Ce restaurant était très classe, ambiance feutrée, moderne, sexy. "Il y a aussi l'hôtel à côté tu sais" m'avait dit J. 40 ans avec un sourire en coin. Cette partie ne se sera finalement pas faite mais le restaurant reste un beau souvenir.
Bas, dentelle, petite culotte en satin, restaurant et brûlante fusion des sens pendant plus d'une heure avant de nous glisser dans sa voiture ;-) Oups !