2015 a marqué une année compliquée de mon côté. Une année qui a commencé à nouveau, après des hauts et des bas, dans les bras de cet homme, cet infidèle R.32 ans. Nous nous sommes aimés, nous nous aimons toujours, mais le choix de sa famille et d'une nouvelle vie plus droite avec femme et enfants a signé notre rupture en tant qu'amants. Tout en ne voulant pas perdre l'autre. Car notre relation était bien plus que du sexe.
Alors au fil des mois et de l'éloignement, nous avons essayé d'être amis. Le défi ne s'annonçait pas compliqué mais quasi insurmontable de mon côté, moi célibataire, seule lorsque mes amants quittaient mon lit. Lui avec ses projets et sa famille. Nous nous manquions, nous pensions à l'autre, souvent, probablement trop souvent, mais nos échanges étaient devenus irréguliers, incertains. Au cours de l'année son attitude m'a déçue, puis j'ai pardonné. Mon exigence était encore plus intense après notre séparation sexuelle qu'avant. Je voulais être plus, plus que la dernière maîtresse en date, plus que de beaux souvenirs d'une femme dont il avait été fou amoureux, prendre bien plus de place quand son coeur et sa vie lui disaient de me ranger doucement dans un coin sans trop m'oublier.
Certains mois ont été éprouvants, il faisait sa vie lorsque je me débattais dans la mienne. Dans l'ensemble, 2015 a vraiment été difficile pour moi, même si j'ai fait quelques rencontres surprenantes et marquantes qui m'ont aidées à guérir, grandir, ressentir, me comprendre et rire. Heureusement que ces lumières, dont "lui" surtout, qui se reconnaîtra, étaient là.
Mais revenons à nos moutons, à R. 32 ans. Il y a quelques semaines, je voulais le sortir de ma vie, définitivement. Lui qui représentait tout à la fois, mon amour, mon évidence, mon coeur meurtri, mes impatiences. Mais encore une fois, sous son regard, je me suis ravisée. Une nouvelle chance, une nouvelle occasion de pardonner, d'essayer de garder un genre de relation qui a du mal à nous convenir, l'espoir qu'on y arriverait. Je ne les compte plus...
La peur de me perdre concrètement, sans doute, l'a fait se lâcher. Ne plus hésiter à m'embrasser, à me serrer fort contre lui sans se préoccuper de ce que je pouvais imaginer, sans promesse et campant tout naturellement sur son choix de fidélité que je respecte malgré tout avec difficulté. Nos échanges étaient plus réguliers, plus drôles, plus intéressants que les mois précédents, nous étions à nouveau nous mais sans sexe. Confidences et sexualité, fantasmes et rires, nous parlions sans barrière et nous nous touchions sans barrière. C'était exactement ce que j'avais attendu de lui depuis que nous n'étions plus amants, ENFIN ! Je me sentais vivre à nouveau avec lui de cette façon, je m'en serai contentée... Je lui parlais de mes émissions chez Sud Radio et, fier de moi, il revint lire à nouveau mon Twitter et mon blog, ce qu'il s'était arrêté de faire depuis de nombreux mois.
Mais sa jalousie de mes autres frasques sexuelles sans lui et mon besoin incandescent de partager notre histoire, nos mots et nos confidences, dynamita tout cet enthousiasme retrouvé. Il se senti dépossédé de nos moments uniques rien qu'à nous, par mes confidences sur l'évolution de notre relation ; ce fut trop difficile à encaisser pour lui. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle, en exposant mes histoires, leurs histoires aux morceaux bien choisis ici et là. Moi qui passait mon temps à exiger d'être unique dans sa vie, dans ses souvenirs, dans son coeur et ses gestes, à lui dire qu'il était aussi terriblement unique, différent, pas un amant comme les autres, dans une autre "case", je continuais à parler de lui dans des articles, "comme les autres". Pourtant mes mots étaient différents, bien plus forts, mes sentiments aussi. Et je considère chaque amant comme différent. Que cela soit mes moments avec C. 40 ans, P. 38 ans, F. 40 ans etc... Ils sont tous différents, mon attachement est à chaque fois différent. Mais ce n'était pas suffisant pour qu'il comprenne sa place. Et l'ensemble de mes mots lui firent prendre conscience de ses "dérapages" récents à trop m'embrasser. Retour au point de départ. Je ne sais pas comment nous arriverons à gérer notre "relation d'amis", si c'est vraiment possible sans arrêter de s'aimer, si c'est supportable, si ça me conviendra... L'avenir me le dira. Mais je sais que c'est quelque chose que je n'exposerai plus avec "l'autre femme", cela restera entre lui et moi. Après tout, ici je parle de mes amants, et il ne l'est plus. Et s'il le redevient (Père Noël si tu m'entends...), il n'aura plus jamais le titre d'amant de "l'autre femme".
J'aurais tellement aimé mettre une photo de nous deux, celle du parc où tu m'embrasses une paille dans la bouche, celle sur cette place le temps d'un week-end spécial, celle de la fête foraine, celle du miroir de la salle de bain, celle dans mon lit après mon départ pour l'aéroport, celle, celle, celle... Et puis j'ai cherché une photo d'illustration qui pouvait coller à cet article. Cet article qui t'es dédié mon amour. Cet article où je te rends ta liberté même si nous resterons dans la vie de l'autre. Cet article où j'enterre officiellement R. 32 ans pour l'autre femme sur le blog et le Twitter, et garde [Ton Prénom] dans la vie réelle de [Mon Prénom]. Aucun de ces hommes et femmes au corps parfaits et aux expressions attendues, sur Google images, ne convenaient à mon idée. Puis une évidence. Toi qui te dis régulièrement pervert, qui a fait justement le choix de lutter contre ça "toute ta vie" pour une vie plus rangée, je voulais te le dire une dernière fois :
R, je t'aime avec toute ta perversion, tes vices et tes envies, avec ton côté sombre comme avec tes délires. Et j'espère ne jamais cesser de t'aimer.
Cette fois-ci, il est temps de dire adieu à ton personnage, à ton avatar virtuel, à mon amant R.32 ans qui a tant noircit les pages de ce blog. Emporte 2015 avec toi, on se revoit de l'autre côté.
Adieu R. 32 ans.