Il m'avait promis cette soirée, cette nuit. C. 40 ans, mon tout nouvel amant, était à moi pour de nombreuses heures qui semblaient prometteuses.
Homme de caractère aux nombreuses failles, ce qui m'a plu chez lui c'est le respect chevaleresque qu'il a envers moi même bien avant d'être mon amant, une vision de certaines valeurs, un amour des mots, de la musique, une âme romantique et un lourd passé chargé d'histoires qui l'ont forgé. Devenu infidèle avec moi, en pleine crise de son couple qui a du mal à trouver une solution, il m'a "choisie" le temps d'une soirée, d'une nuit et peut-être d'autres à venir, pour vivre pleinement ce moment suspendu. Nous avons ce point en commun : vouloir vivre et avoir ce besoin viscéral de ressentir. Bien que très différents, il me rappelle R. 32 ans sur bien des points, ce qui est perturbant parfois... Cette complicité qui a mis longtemps à s'installer est sincère de son côté comme du mien, ce qui a rendu ce moment encore plus beau.
C. 40 ans est un profil d'amant amoureux, de frustré, de câlineur et de diablement généreux. Ses longues promesses sur le fait de passer des heures à me faire plaisir en maître incontesté du cuni (et doigtage) paraissaient très alléchantes mais l'expérience m'a appris qu'il faut savoir modérer les propos d'un homme ;-) Il est une des exceptions à la règle, moi en demande permanente de sexe, de jouissance, de plaisir, de caresses et de positions, il m'a forcée à lui dire non par épuisement... Je ne tenais pas la distance, mon corps criait grâce de tant de langue, de tant de doigts, de tant de chaleur, de tant de va-et-viens en moi, peu importe la position. Missionnaire, cuillère, levrette, andromaque, allongée sur le ventre, chevauchée, les jambes relevées... Je ne compte plus tout ce qu'on voulait consommer, essayer ensemble tant l'envie de se dévorer, de s'imprégner de l'autre était puissante. Je n'avais pas vécu tant d'amour partagé depuis longtemps. Car oui, je pense qu'avec le temps, avec les mots, avec les sensibilités, avec les rires, avec les confessions, avec les tentatives de guérisons communes, avec les orgasmes... C. 40 ans s'est attaché à moi bien plus qu'il ne le devrait. Voire même tombé amoureux de moi. Cette folie !
Mais cette folie était si douce à ne pas maîtriser avec un amant si désireux de m'aimer, que je n'ai mis presqu'aucune barrière si ce n'est celle des mots, de ces sentiments dangereux à exprimer à un infidèle. De ces ressentis compliqués à exprimer tout court. Mon regard a parlé pour moi, je l'ai laissé se perdre en moi, je l'ai laissé s'endormir à mes côtés, éreintés de nos ébats et de notre complicité. Je l'ai laissé m'enlacer à ne plus compter les minutes, à en avoir mal au cou d'une mauvaise position sur son épaule, sur son torse, mais qu'importe. Je l'ai laissé me regarder dormir, je l'ai laissé voir mon sourire à mon reveil contre lui.
Je me souviens aussi de ce dîner délicieux qu'il a cuisiné, de ce petit dej que j'ai organisé sur le pouce... Je me souviens de ce jeu au champagne sur son corps, sur ses lèvres, échangé dans un baiser fougueux avant de le prendre dans ma bouche et de lui faire plaisir à mon tour de ma langue impatiente. Je me souviens de cette douche sensuelle que nous avons pris sans faire l'amour, juste le plaisir de lier nos deux corps dans un dernier échange de douceur et de sourires espiègles entre deux montagnes de mousse. Je me souviens du temps qui ne passait pas et qui finalement est passé trop vite.
Et la chaleur de ses mains sur mon dos... mes hanches... mes fesses... mes seins... mon ventre... mes jambes... Et les frissons de ses baisers dans mon cou... Et la surprise de sa langue si habile, incroyablement habile, associée à ses doigts entre mes cuisses... Et la puissance de son sexe bandant pour moi, infatigable pour moi, me prenant de différentes façons, comblant mes gémissements, mes soupirs, mes suppliques et ses râles d'explosion. Nous étions moites, transpirants, avides de milles idées pour assouvir nos envies dévorantes.
Nous avons eu 18h...
18h à s'embrasser, s'enlacer, à jouir, à rire, à se regarder, se caresser, échanger, s'émouvoir, partager.
18h à gémir, déguster, manger, s'allonger, s'épuiser, se rassasier.
18h à ne pas compter, à subir le temps et le plaisir.
18h. 9 orgasmes. 1 douche. Et si peu de sommeil...
Nous nous sommes aimé comme des gamins amoureux, comme des adolescents en chaleur, comme des adultes meurtris, comme des amants complices. Nous nous sommes sincèrement aimés cette nuit là.