Depuis ces dernières années, le SM (Sado-Masochisme) et le Bondage se sont "démocratisés" et si pendant longtemps ce cher Marquis de Sade a été la référence, aujourd'hui, le SM "soft", commun, accessible, est connu grâce à la trilogie des romans de "Cinquante nuances de Grey". Alors, est-ce vraiment du SM ? Christian Grey se dit dominant, c'est à dire ? Quelle est la différence ?
On dit que la douleur peut mener au plaisir si c'est bien fait, si on s'abandonne, si on laisse un "dominant" décider de ce que sera notre jouissance, peu importe les outils ou moyens pour ça. Les sextoys et autres accessoires sont indispensables pour faire subir toute torture d'extase à son partenaire. De la plume chatouilleuse à la cire brûlante en passant par les cordes et les pinces à seins.
Si j'ai toujours refusé le SM pur, j'ai découvert de véritables dominants dans mes fréquentations d'hommes mariés. Ces amants qui ne pouvaient pas toujours réaliser ces fantasmes ou exercer ce pouvoir sur Madame, même dans un lit. Le plaisir n'étant pas commun. A l'inverse, certains que j'ai croisé m'ont demandé d'endosser le maîtresse. Tout est toujours resté très soft, même si le bondage est un fantasme que je ne cache pas, mais que je souhaite concrétiser avec un amant en particulier, à qui je voue toute ma confiance.
R. 32 ans est l'exemple parfait d'un dominant qui se découvre et commence à s'assumer. Bien que différent du personnage des romans "Fifty shades of Grey", je retrouve pourtant beaucoup de points communs entre les deux. Certains privés, et d'autres que je peux vous confier : cette volonté de contrôler la situation, l'espace, d'être le seul maître du bonheur charnel, sexuel, mental de l'autre, tout faire pour la satisfaire, la surprendre, et surtout augmenter sa frustration pour qu'on lui doive notre plaisir. Un genre de sadique dans le sens propre du terme, au delà de la chair.
Si la confiance est primordiale, un vrai dominant tire sa satisfaction et voit son égo récompenser dans le plaisir inconditionnel et extrême de l'autre. Lui faire découvrir des orgasmes intenses, de nouvelles positions, expérimenter, réfléchir et organiser toute une surprise pour qu'aucun détail n'échappe au hasard. La précision est essentielle. Un bon dominant pense d'abord au plaisir de sa partenaire avant le sien, le partage "charnel", la posséder, la pénétrer, n'est qu'une simple finalité par envie, par supplice de devoir se retenir... Mais il peut torturer notre corps pendant de très longues minutes et augmenter la frustration avant l'extase, voire nous priver totalement d'orgasme juste avant l'explosion, pour qu'on le supplie, qu'on soit entièrement libre, à sa merci, que l'on s'abandonne et se laisse aller. Lui maîtrisant la situation d'être celui, le seul, qui nous apporte tous ces frissons incontrôlables.
Bien sûr, un amant peut adorer faire plaisir à sa partenaire sans être un dominant ;-) Finalement un dominant n'impose jamais, il demande implicitement, ça passe par la confiance. Dans le cas des romans/films de "50 nuances de Grey", ça passe par un soi-disant contrat. Le dominant n'est finalement pas forcément celui qu'on croit. En surface c'est lui, celui qui décide de tout... Mais sans la permission et la confiance de la "soumise", celle qui s'offre sans pudeur à toutes formes de plaisir, de positions, de châtiments, de sensations... il ne serait rien.
Etre maîtresse m'amusait, avoir le contrôle, les entendre parfois m'appeler "maîtresse", et leur donner des ordres était jouissif pour ce pouvoir qu'on a. Mais ces "soumis" désiraient EUX aussi tout pour mon plaisir, sexuel ou non. J'avais techniquement le pouvoir mais n'étais pas maître de leurs corps qu'ils voulaient dédiés au mien. Alors que mon dominant utilisait mon corps à sa guise pour MON plaisir aussi.
Pour avoir essayé les deux, j'admets que ce laisser contrôler est un plaisir subtile quand on arrive à s'abandonner suffisamment. Mais je ne connais pas et ai un peu du mal à comprendre la véritable douleur que certains s'imposent dans le SM pur. Au final, il est important de savoir alterner selon les situations, les envies, les fantasmes...
Pour mes amants, ces infidèles, ils peuvent se permettre d'être plus libérés avec moi afin de ne pas être jugés par Madame qui n'adhère pas toujours, n'aime pas du tout ou tout simplement n'es pas au courant par peur qu'elle change son image de cher mari tout gentil. Ils se permettent certaines demandes ou fantasmes avec moi, pour mon plus grand plaisir parfois !