La théorie du moment post-sexe

En discutant avec une amie, nous parlions de nos ex, de leurs façons parfois si faciles (du moins en apparence) de passer à autre chose si vite malgré les déclarations d'amour enflammées et profondes qu'ils ont pu nous faire. "Tu as changé ma vie", "Tu m'as fait découvrir l'amour", "Je n'ai jamais ressenti ça pour personne mon coeur", "Tu resteras toujours mon ange", "Je t'aimerais toujours", "On ne peut pas continuer mais tu resteras toujours importante", "Les sentiments sont forts mais nous c'est compliqué"...

Finalement une discussion normale entre deux femmes encore amoureuses d'un homme qui a traversé leur vie mais surtout marqué leur coeur. Puis la conversation a dévié sur une comparaison, une théorie que j'ai finalement affirmé en l'associant à une phrase que m'a répété un de mes amants.

F. 40 ans est un amant extraordinaire, je l'ai déjà dit. Bien sûr il a ses défauts mais au risque de me répéter une énième fois, marié ou non, avec une intimité désormais inexistante avec sa femme depuis des années, il est totalement amoureux de vous lorsqu'il vous fait l'amour, qu'il vous baise, qu'il vous embrasse, vous caresse ou vous cajole. Il aime profondément la femme qu'il dans ses bras pour ce moment. Et il vous désire, vous vénère, c'est un moment délicieux à vivre, sincèrement. Une de ses grandes capacités aussi est qu'il n'éjacule pas. Non. Il se retient, pendant des heures. Il a des orgasmes, ça oui, mais ils sont cérébraux, il prend son plaisir comme ça pour que ça ne s'arrête jamais. Du moins quand c'est très bon, quand il aime vraiment ce partage avec sa maîtresse (ouf, j'ai de la chance, j'en fait partie !), sinon il se laisse aller et basta.

Intriguée, parfois même vexée au début, je lui demandais pourquoi. Voici sa réponse que plusieurs hommes comprendront et reconnaîtrons je pense : "Quand un homme jouit, éjacule, il a comme une descende après, un genre de "bad". Le désir baisse totalement, il se sent vidé de quelque chose (et pas que de sperme, coquine !) et même si j'aime énormément la personne à coté de moi, je n'aime pas ce que je ressens à ce moment là, je n'ai plus envie de la toucher autant, de la caresser en permanence, je n'ai plus envie d'elle pendant quelques instants... et c'est un sentiment que je déteste quand je suis avec toi, car avec toi, c'est vraiment extraordinaire et intense !".

Il n'est pas le premier à me confier ça, et finalement quand on entend les femmes en parler, beaucoup se plaignent que Monsieur s'endort après, n'est pas fan qu'on le touche, attend longtemps avant de recommencer etc... Bien sûr TOUS les hommes ne sont pas comme ça, ou alors d'autres sentiments principaux prennent place, la tendresse par exemple, ce besoin d'être contre l'autre. Mais dans ce cas, le ressenti est différent. Surtout quand nous ne sommes pas Madame l'officielle... Un amant m'a même dit qu'il adorait désormais les câlins "post-coït" pour JUSTEMENT contrer ce sentiment de descente qu'il détestait aussi, se sentir moins seul et ne pas faire croire à sa partenaire qu'il voulait juste se vider les couilles. Il ne se force pas, mais il a appris a aimer ces moments et a en avoir besoin pour se sentir mieux. Surtout depuis qu'il est devenu infidèle, ça lui permet de se sentir aussi bien, même après.

Alors que moi, personnellement, cette amie et d'autres femmes que j'ai déjà entendues aussi, vivent le contraire. Notre orgasme nous achève parfois, nous épuise mais nous fait monter plus haut. Et l'envie de recommencer, de toucher, de caresser, de bisouiller, de se coller... est encore plus forte quelques secondes/minutes après avoir jouit. Même avec un amant, un homme qui n'est pas le vôtre. L'orgasme réel (et pas simulé) nous donne des ailes et ce puissant sentiment qu'on est si bien, que l'on ne veut plus que ça s'arrête.

LA THEORIE :

En associant les infos entre elles, les expériences, les ressentis, les confidences, j'en ai donc conclut que certains hommes vivent finalement leur relation amoureuse comme une relation sexuelle.

>> Le début est extra-ordinaire, ils s'emballent, on rêve de tout ensemble, on ne se freine pas, tout est dingue, sans limite. Ils nous envoient des dizaines de messages par jour, des "tu me manques déjà", nous affublent de surnoms tout mignons... Nous sommes donc dans la phase d'excitation, de préliminaires intenses !

>> Puis arrivent les déclarations, les mots d'amour, le masque tombe, il se confie, nous dit que nous guérissons presque ses maux, ses manques, ses failles. On volerait presque au dessus du sol. Déjà quelques semaines qu'on se connait, quelques mois, il nous a chassé et nous avons cédé, chaque moment est brûlant ou tendre ou une profond. Un partage, une envie de ne jamais se quitter, de fusionner. Nous sommes dans la phase de l'acte pur, de la "pénétration", nous atteignons l'orgasme.

>> Et parfois la relation s'effrite, il se lasse, voit plus clair, fait face à des limites de son côté (marié, dans mon cas). L'orgasme était délicieux mais est-ce que c'est durable ? S'attache t'il trop ? Devient-il dépendant ? Nous sommes un peu trop sensible et c'est délicat à gérer pour lui ? L'euphorie est moins présente, il "redescend", la raison reprend le dessus sur l'amour ou le désir. Nous sommes dans la phase des quelques minutes et secondes après l'orgasme.

>> Une séparation. Une rupture nécessaire. Évidente. Qui met fin à une relation compliquée pour lui, quelques soient les raisons. Nous, nous sommes toujours amoureuse, alors que lui, en tant qu'homme, s'est déjà éloigné depuis longtemps quand il lâche enfin le "il faut qu'on arrête". C'est aussi peut-être pour ça que c'est plus facile pour lui de passer à autre chose. Il est redescendu déjà bien avant nous. Alors que nous, après l'orgasme, nous en voulions plus, nous sommes restées avec nos paillettes dans les yeux. Il ne pleure pas autant que nous, voire plus du tout. Il n'aime pas nous faire du mal et répond à nos demandes de caresses, de câlins si on lui demande. Car il n'est pas insensible. Mais ses yeux sont déjà peut-être sur une autre, son coeur libre pour une autre. Là où nous pleurerons pendant des semaines, où nous aurons mal pendant des mois, brisée de confiance, marquée... Il aura peut-être déjà refait plusieurs nuits et week-end avec une autre. Il est passé à autre chose. C'est la phase d'après. Post-Coït.

La solution en amour serait-elle aussi celle de mon F. 40 ans ? Se retenir et juste ressentir le meilleur du moment tant que c'est si bon, pour toujours apprécier ce qu'on vit ? ;-)

Bien sûr tout cela n'est basé que sur mes exemples, mes vécus, ceux de cette amie, mes observations, des confidences et des confirmations d'amants, d'autres femmes, d'infidèles, d'amoureux de l'ex etc... Encore une fois, TOUTES les femmes ne sont pas pareilles, je ne fais pas une généralité, ce ne sont que des sentiments connus, entendus, que je partage ici, pour les hommes ou les femmes ;-)

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