Il voulait prendre un café ou que l'on aille déjeuner ou encore que l'on se retrouve autour d'un verre ou d'une balade pour se découvrir quelques instants avant le fameux "plus si affinités" qu'il y aurait très probablement.
Lui, lui ou lui, les envies diffèrent mais le but est le même : concrétiser ces échanges de mots, de photos, de feeling depuis quelques jours, quelques semaines au travers de nos écrans, et ressentir, toucher, effleurer, frissonner, rire, jouer, séduire... en vrai. Se confronter au réel, au-delà de l'imaginaire que tant de sextos et confidences pouvaient lever dans nos esprits.
"Ressemble t'il aux photos ?", "Sa voix me plaira t'elle ?", "Embrasse t'il aussi bien qu'il l'annonce ?", "Et ses mains ? Moi qui adore les mains... Comment seront elles ?", "Comment allons nous commencer la conversation ?", "Dois je nécessairement parler de cul tout de suite pour l'intéresser ?", "Et si le feeling n'était pas si fort en le voyant ?", "Ouf, je me suis épilée au cas ou !", "Rien qu'avec sa première photo et ses messages j'ai envie de lui sauter dessus, tant pis j'ose !", "Manger devant son potentiel amant, ça craint un peu... Je prendrais quelque chose de léger... Merde je meurs de faim", "Et si je m'emmerde au bout de 10 min, je trouve une excuse ?", "Si ça se trouve, c'est moi qui ne vais pas lui plaire du tout... Mes formes trop généreuses...", "Il s'attend à une maîtresse très séductrice et pleine de fantasmes alors vas y franco", "ca se fait de parler de sa femme au premier rendez-vous ?", "Et si je reçois des messages d'un autre, je fais quoi ?", "Et s'il reçoit un appel de Madame, il fera quoi ?"...
Et merde, je suis en retard... Tant pis, je vais rester dans mon rôle, après tout "l'autre femme" est une grande partie de moi : liaison entre envies, liberté, sensualité, sexe, tendresse et grande envie de découvrir des hommes à la hauteur !
Puis nos regards se croisent, on se reconnait, je suis en retard mais ils ne m'en veulent pas. Un verre ? Un plat ? Tu es magnifique. Tu n'es pas mal non plus. Tous ces mots se placent, se découpent, se décomposent, se charment, se faufilent... Déjà envie de l'embrasser après quelques sourires, il me plait. Je suis comme ça, le feeling était fort, sinon je ne l'aurais pas rencontré en public. Oui c'est étrange, je suis comme ça... Le public est un écrin qui révèle mon envie d'aller au-delà du corps, du simple coït menant (je l'espère) à l'orgasme...
Pour certains amants nous n'avons pas eu cette occasion dès le début mais qu'importe, il y a toujours des exceptions à la règle, n'est-ce pas ?
Je flirt en minaudant... en mordillant ma lèvre... en lui faisant du pied... Envie de mettre mes jambes à disposition de ses mains, osera t'il ? Oui, il ose. Il ose me caresser, me toucher, il a l'air d'aimer ça le coquin, on va bien s'entendre si tu aimes jouer.
Il a commandé une boisson d'homme, une bière, un verre de vin bien choisi, un cocktail serré, ou un café. Passons pour la jeune femme qui assume tout avec un jus de fruit particulier ou le classique indémodable coupe de champagne ou laissons le prendre la main et choisir pour moi avec un "étonne moi !". Les hommes adorent l'illusion d'avoir le pouvoir, je me régale face à leurs réactions :)
Impossible d'être juste moi, trop dangereux de lever le masque... Et pourtant là, j'ai autant envie de le violer sur place que le désir qu'il m'embrasse lentement, tendrement pendant de longues minutes, me tenant contre lui, dans ses bras.
Nous discutons de tout, il me parle de son métier, moi du mien, ça l'intéresse. On passe aux films, aux goûts d'apéricubes ou autre légèreté que j'aime amener sur le plateau pour les faire sourire. Et puis le goût des apéricubes c'est important, tout comme savoir quel est son sandwich parfait. Puis les corps s'échauffent, les regards se font plus perçants, sa main est sur ma jambe et j'adore ça. J'adore qu'il ose pour moi. J'adore qu'il me dise tout bas qu'il bande déjà ou que je suis une belle surprise et qu'il a terriblement envie de moi.
Se sentir désirée... mais qu'on me le dise, c'est tellement fou, un vrai délice, un ego, se rassurer, ne pas avoir l'impression d'être la seule à séduire, à jouer, à être demandeuse. IL est là pour ça, se rassurer de plaire, de pouvoir redécouvrir quelqu'un, de partager... et moi aussi !
J'ai déjà l'esprit ailleurs, je m'imagine le déshabiller, le sentir nu contre moi, je prendre dans ma bouche ou le laisser me déguster de ses lèvres, de ses mains, me parcourir... Sa tête lorsqu'il découvrira ma lingerie. Mon esprit divague vite et ses nombreux coups d'oeil à mon décolleté en disent long aussi. J'aime ça. J'aime qu'il soit un homme aussi et pas juste un gentleman tout bien tout propre. Je veux l'imaginer mordant, sauvage, sexuel, tout comme lorsqu'il me prendra lentement dans une étreinte douce et complice. Je ne veux pas d'une brute, je ne veux pas d'un sentimental. Même chez mes amants, je recherche cette dualité à explorer.
J'enchaîne sur la confidence d'un fantasme inavoué, lui demande une confidence identique... Puis sans attendre la fin, je lui demande que l'on parte, lui confie que j'ai envie de lui, que je veux le revoir ou qu'il m'embrasse.
Ce premier rendez-vous m'a émoustillée, je l'ai attendu, imaginé, pensé, rêvé.. Je le veux. Il sera à moi.
Finalement, maîtresse d'hommes mariés ou non, je reste une femme à un premier rendez-vous. Et cette excitation est délicieusement subtile et enivrante. Irremplaçable.