Le syndrome de la putain

Je m'imaginais maîtresse de haut vol, amante d'un jour élevée au rang d'icône du désir et du plaisir entre deux messages... La silhouette subtile de mes envies collait parfaitement a l'image dans ma tête où raisonnaient leurs soupirs. Privée d'amour mais croulante sous les assauts embrumés d'un homme ne m'appartenant pas. De plusieurs hommes ne m'appartenant pas. Le contrat me convenait.

Devenir celle qui ravive une flamme, des envies, des fantasmes. Mademoiselle vous êtes une débauchée, une infâme, une frivole, une chaude, une salope comme ils disent... Quelques jours m'ont suffit pour me perdre dans ces méandres de sexe et d'ébats échevelés. Être un objet de désir, se voir gratifiée de femme fatale, extraordinairement douée pour le plaisir de son amant, le sujet des pensées les plus sales, les plus perverses, les plus inavouables et s'en sentir gratifiée.

Devoir survivre à travers cette image fragile et si forte a la fois. Minimiser ce besoin de jouir, enfiler son masque avant de se faire enfiler jusqu'à la garde. Par devant, par derrière, à genoux, contre le mur, sur le dos, sur une jambe, suspendue, aux yeux de tous, cachée dans le noir, silencieuse, expressive... Changer de personnage jusqu'à s'oublier.

Voici donc la différence apprise... La salope se révèle au sexe, la putain le subit.

Au revoir madame la fausse, je ne suis plus des vôtres, je rend ma carte de membre et passe dans le clan de celles qui crient leur plaisir haut et fort. Désormais lorsqu'ils me regarderont, c'est un fantasme et non un personnage qui les enflammera. J'ai peur... Mais je veux vivre et ressentir jusqu'au bout.

Adieu madame la putain. Adieu.

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